Droit régalien par excellence, la fabrication des monnaies a précocement fait l’objet d’une surveillance étroite exercée primitivement par les généraux des monnaies, puis matérialisée en 1346 par la création d’une juridiction particulière, la Chambre des monnaies, établie en 1358 au Palais de la Cité dans des locaux contigus à la Chambre des comptes. Les appels des sentences de la Chambre des monnaies ont été portés au Parlement jusqu’aux lettres patentes données par Henri II à Fontainebleau en janvier 1552, qui l’érigèrent en Cour des monnaies souveraine. Le Parlement n’enregistra cette décision que le 16 mai 1552. A partir de cette date, la Cour des monnaies connut donc souverainement et en dernier ressort, tant au civil qu’au criminel, ratione materiae, du fait de la fabrication des monnaies et par extension de l’emploi des matières d’or et d’argent ; ratione personae, elle jugeait tous ceux qui travaillaient ou vendaient ces métaux précieux (monnayeurs, changeurs, orfèvres, mineurs, batteurs d’or, fondeurs, merciers, joailliers, etc.). Une Prévôté générale des Monnaies fut créée par un édit de juin 1635 pour seconder la Cour des monnaies dans ses fonctions administratives et de police dans toute l’étendue du ressort de la Cour (la France, sauf les territoires les plus récemment annexés et les généralités dépendant de Lyon pour une partie du XVIIIe siècle). La Cour des monnaies fut supprimée par la Révolution.