Maison d’arrêt et de correction cellulaire pour hommes (1850-1898)
Inaugurée le 29 mai 1850, la prison Mazas, surnommée « l’hôtel des 1 200 couverts », formait un pentagone de 34 000 mètres carrés. Son entrée était située au 23-25 boulevard Mazas (actuel boulevard Diderot) à Paris.
La prison avait été construite de 1845 à 1850 par les architectes Jean-François-Joseph Lecointe (1783-1858) et Émile Gilbert (1793-1874). Les détenus arrivaient dans une première cour, pour pénétrer ensuite dans le bâtiment administratif et avancer jusqu’au guichet central situé sous une rotonde vitrée de 45 mètres de large. Au greffe du rez-de-chaussée avaient lieu les formalités d’écrou, au premier étage était situé l’autel sur lequel l’aumônier de la prison célébrait la messe chaque dimanche. Cinq promenoirs panoptiques, disposés au centre des cours, étaient séparés par six galeries de 80 mètres chacune comportant 200 cellules sur trois étages convergeant vers un minaret central.
À la suite de la loi du 5 juin 1875 sur le régime de l’emprisonnement individuel, qui stipulait que « les inculpés, prévenus et accusés, seront à l’avenir individuellement séparés le jour et la nuit », un arrêté de classement fut pris le 14 septembre 1875 pour Mazas, qui devint maison d’arrêt et de correction cellulaire. À cette date, environ 70 agents avaient la garde d’environ 1 200 hommes prévenus et condamnés à une courte peine de détention (moins de 3 mois). Il y avait 994 détenus en 1892.
Un rapport du conseil général de la Seine en date du 30 novembre 1894 présenta des projets « relatifs aux lotissements des terrains occupés par les prisons Mazas, la Grande Roquette et Sainte-Pélagie prochainement désaffectées ». Ainsi programmée pour des raisons sanitaires, et aussi parce que la vue de la prison gâchait la perspective de la gare de Lyon au moment de l’Exposition universelle de 1900 à Paris, la démolition de la prison Mazas débuta en octobre 1897 et fut achevée deux ans plus tard. Les pierres de Mazas servirent à la reconstruction des égouts de la rue de Rivoli, déviés par le passage du métropolitain.