Les prisons de Paris sont le cadre, du 2 au 7 septembre 1792, de massacres perpétrés par des émeutiers parisiens, affolés par les revers militaires, aveuglés par la haine de l’ennemi intérieur contre-révolutionnaire et peut-être manipulés par la commune insurrectionnelle. À l’arrivée de foules armées, des tribunaux populaires improvisés, condamnent à mort de manière expéditive sur simple examen des registres d’écrou. Sur les 2800 prisonniers, une moitié environ sont exécutés sur place, tant prêtres réfractaires que condamnés criminels. De nombreux détenus de droit commun parviennent, à cette occasion, à s’évader. Le ministre de la Justice, Danton, n’intervient pas, mais retient des massacres la leçon (« Soyons terribles pour dispenser le peuple de l’être ») qu’il faut créer un Tribunal révolutionnaire pour réprimer les opposants politiques.