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L’affaire. Lurs, 4 août 1952

Douce haute Provence, terre criminelle (1918-1939)

L’Éclaireur de Nice et du Sud-Est, 17 septembre 1929

De la fin des années 20 aux années 30, le cabinet du préfet du département des Basses-Alpes a constitué un dossier contenant les articles publiés dans divers journaux régionaux ayant trait aux affaires criminelles locales, un dossier qui d'ailleurs ne couvre pas tous les crimes commis mais seulement ceux qui, aux yeux de l'administration préfectorale, ont présenté quelque intérêt.

C'est la "terrible tragédie de Valensole" qui, à partir de décembre 1928, ouvre la voie à la médiatisation des faits criminels par la presse locale. Cette affaire de massacre d'une famille par deux jeunes mineurs, Ughetto et Mucha, est largement couvert par les journaux et elle ouvre une décennie d'articles, du simple filet à de longs articles publiés au fil des jours, qui ont trait aux affaires criminelles bas-alpines. Au palmarès du nombre d'articles, c'est un septuple crime commis à Lardiers qui tient ici la corde et, jusqu'à la deuxième guerre mondiale.

En une et en tête 
L’envoyé spécial de L’Éclaireur à Digne, Merry Bromberger, rapporte l’ouverture du procès de la "tragédie de Velensole" aux assises à Digne. 
Clichés du président des assises, Guérin, et du procureur de la République, Bernard ; cliché du « public attendant l’ouverture de la cour d’assises » (Photo Raybaud, Digne).

Les policiers qui ont arrêté les assassins

Source : AD AHP, 4 M 49, Le Petit Provençal, 10 décembre 1928

Cet article met à l'honneur cinq policiers dans la « traque » d'Ughetto et Mucha, les deux assassins de Valensole. Parmi ces cinq policiers, l'inspecteur principal Robert Sebeille, dont le fils, Edmond, jouera 24 ans plus tard dans l'affaire de Lurs. 

Ughetto et Mucha aux assises des Basses-Alpes

Source : AD AHP, 4 M 49, L’Éclaireur de Nice et du Sud-Est, mercredi 18 septembre 1929

Ughetto et Mucha comparaissent aux assises des Basses-Alpes. Si Ughetto est condamné à mort, Mucha échappe à la guillotine grâce à son jeune âge. Le procès montra que c’est Ughetto qui fut le principal responsable du massacre de la famille Richaud et de leur domestique. Le père d’Ughetto écrivit à son fils emprisonné de Vinon le 13 janvier 1929. Il termina sa lettre par cette phrase : « Tu apprandras que toute ta famille te maudi pour leterniter » (l’orthographe originale a été respectée).

L’Éclaireur de Nice et du Sud-Est, 17 septembre 1929

Les audiences du procès des meurtriers de Valensole font l'objet de chroniques dans la presse. 

« À coups de fusil un cultivateur de 18 ans abat 7 personnes »

Source : AD AHP, 43 W 65, Le Dauphiné libéré, 12 septembre 1952

« À coups de fusil un cultivateur de 18 ans abat 7 personnes ». Le chapeau de l'article débute par cette phrase : « Il semble que le département des Basses-Alpes soit destiné à abriter sur son territoire de retentissantes tragédies ». Le journaliste, Marcel Barès, insiste sur l’absurdité des crimes comme celui de Lardiers, commis le 21 octobre 1936 par Paul Iori-Ughetto, qui tua d’abord les cinq membres de la famille Ughetto puis deux bergers à coups de fusil de chasse chargé de chevrotines. Dans l'esprit des lecteurs, la relation avec l'affaire de Valensole se fait spontanément, par l'homonymie du patronyme. Ughetto, autrefois coupable, et cette fois-ci, victime et coupable à nouveau.

« La montagne où l’on tue… »

Source : AD AHP, 4 M 49, Paris-Soir, 4 janvier 1937

Durant le mois de janvier 1937, le quotidien parisien France-Soir lance un reportage de Pierre Scize sous le titre accrocheur "La montagne où l'on tue...". Il s'agit d'une série d'articles sur des crimes commis dans le Var et les Basses-Alpes. Le sous-titre est explicite : « Ce sont des fous du crime, des forcenés de la haine et de la solitude », mots qui réapparaissent dans le texte de Pierre Scize dont l’article débute sous la photographie d’illustration titrée « Dans ces solitudes montagnardes, les bergers, seuls avec leurs troupeaux… »

Les crimes dans les Basses-Alpes de 1918 à 1938

Les Archives nationales conservent les dossiers des condamnés à mort entre 1826 et 18561. Pour les crimes du XIXe siècle, les Archives départementales du Var conservent un plan aquarellé qui figure dans la procédure contre Jean-Baptiste Telme pour un crime commis dans les Basses-Alpes. L’affaire avait d’abord été jugée à Digne puis devant la cour d’assises du Var en raison de nouveaux éléments2.


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1 Habib, Danis, Centre historique des Archives nationales ; ministère de la Justice, grâces des condamnés à mort (1826-1899), inventaire-index des articles BB/24/2001 à 2084.
2 AD Var, 2 U 442. Telme a néanmoins été exécuté à Digne le 15 décembre 1854. Il fallut le maîtriser avant de l’exécuter.

Lettre du journaliste Pierre Scize à Jean Giono

Source : AD AHP, 3 J 1, fonds Jean Giono, correspondance, 1952

Cette lettre a été écrite par Pierre Scize sur un papier à en-tête du Figaro le 17 octobre 1952. Elle est adressée à Jean Giono en réponse à un courrier que ce dernier lui avait adressé et qui avait trait à l’affaire de Lurs.

Carte touristique des Basses-Alpes dans les années 1950

Source : AD AHP, 115 Fi 1470, sans date

Carte éditée dans les années 1950 à l’initiative de la chambre de commerce de Digne, imprimée à Digne par R. Vial : les textes rappellent le nom du département « Basses-Alpes » mais mettent aussi en valeur le fait que le département forme la « Haute-Provence », ce qui est à l’époque considéré comme plus attractif et à l’origine du changement de nom du département en 1970.

Les crimes à Lurs (1836-1871)

Source : AD AHP, 102 J, fonds Paul Roux, « Les anciens crimes de Lurs », novembre 1954.

Notice historique rédigée par le Dignois Paul Roux en novembre 1954, lors du procès de Gaston Dominici