En janvier 2015 fut présenté le renouvellement de l’espace muséographique consacré depuis quelques années dans l’Abbaye Royale de Fontevraud[1] à l’évocation de sa période pénitentiaire.
La maison centrale de Fontevraud occupa en effet plus d’un siècle et demi durant le site de l’abbaye fondée en 1101 par Robert d’Arbrissel. Ce prédicateur itinérant créa ici un ordre religieux original où une abbesse dirigeait un monastère double, composé de couvents de frères et de moniales.
L’abbaye eut un destin hors du commun du fait du prestige de ses abbesses, issues de puissants lignages voire de sang royal. Elle fit un temps office de nécropole dynastique des souverains Plantagenêt et l’on y admire encore les gisants d’Henri II, d’Aliénor d’Aquitaine ou de Richard Cœur de Lion.
Bien plus tard, les quatre plus jeunes filles de Louis XV y passèrent une partie de leur enfance. Le complexe abbatial, articulé sur quatre couvents (le Grand-Moûtier, Sainte-Marie-Madeleine, Saint-Lazare et Saint-Jean-de-l’Habit), devint l’un des plus étendus d’Europe et conserve des ensembles architecturaux majeurs du XIIe et des XVIe-XVIIIe siècles.
[1] À Fontevraud-l’Abbaye (Maine-et-Loire, France). Sauf citation, l’orthographe adoptée ici reprend le nom officiel de la commune ; jusqu’au XXe siècle, une forme courante fut Fontevrault, variante utilisée pour la majeure partie des archives de la maison centrale (plus rarement Fontevrauld).