Avant la fin du XIIe siècle, on parle de « justice sans architecture » : les procès (« plaids ») se déroulent en effet en plein air, sur un promontoire, une colline ou sous un arbre, autour desquels sont dressées des palissades garantes de la paix judiciaire. Ces lieux sont remplacés ensuite par les cimetières et l’enceinte sacrée autour des églises, mais très vite, la promiscuité entre le profane et le sacré amène à interdire l’implantation des tribunaux autour des églises et en plein air.
Il faut donc aménager des lieux couverts et équipés. Les bâtiments judiciaires occupent le centre des agglomérations : dans les petites juridictions, les porches des églises sont aménagés pour recevoir les audiences.
L’architecture judiciaire médiévale se caractérise par :
- une forme oblongue,
- un volume massif et sans fioriture.
- un toit à double pente.
- deux étages rappelant les grandes fonctions de la maison : le niveau inférieur, aveugle, réservé à l’internement et à la contrainte physique, le niveau supérieur largement ouvert et éclairé affecté au débat judiciaire et organisé autour de la salle d’audience.
- l’installation du siège présidentiel au milieu d’un des murs pignons face au parc (parquet) au dessus une représentation du Christ.
À proximité des salles d’audiences, se trouvent généralement une ou plusieurs chapelles ornées de représentations du Christ, de tableaux de justice (jugement de Dieu) et de crucifix.
Au XIXe siècle, le modèle prédominant du « palais de justice » reprend celui du temple grec : fronton triangulaire, colonnade à l’antique, volée de marches impressionnante en préambule.