Aujourd'hui, il est possible, en visitant le château de Mayenne de découvrir nombre de traces de l'ancienne prison qu'il a abritée. Cette phase importante de l'occupation du lieu - plus de 250 ans - a laissé des vestiges matériels, des objets et des documents d'archives qui nous permettent de mieux cerner l'évolution architecturale du bâtiment, mais aussi la vie quotidienne qui y a eu cours.
1. Histoire carcérale du château de Mayenne
Plan du chapitre
Histoire carcérale du château de Mayenne
Le plan général du complexe cadastral de 1771 nous informe plus sur les abords de la prison que sur la prison elle-même, même s'il a le mérite de notifier précisément l'emplacement du bâtiment carcéral et de le nommer.
Les deux cours occupent la haute cour du château et semblent encore utiliser une entrée identique à celle du Moyen Age, le châtelet d'entrée. Il semble que l'architecture du château ne soit pas modifiée par rapport à ce que l'on connaît du XVIIe siècle.
Le XIXe siècle voit de nombreuses révolutions dans la prison de Mayenne. Prison privée, elle devient départementale en 1824, date à laquelle le notable Charles Desjardins la vendit au Conseil Général.
Ce passage du domaine privé au domaine public va engendrer de profondes modifications dans l'organisation du bâtiment.
Avec son architecture ancienne, conçue pour un usage résidentiel et militaire, il est compliqué d'adapter le château aux nouveaux principes d'incarcération. Il n'a en effet pas été conçu pour cette fonction.
La norme de l'enfermement à Mayenne reste la cellule collective, dont l'aula est l'exemple le plus frappant.
Mais, afin de répondre aux articles de loi promulguant un système carcéral de séparation individuelle (la cellularisation) et de séparation des sexes, une extension est bâtie au sud du château entre 1826 et 1828.
C'est à cette époque que le bâtiment prend son aspect actuel et de nombreuses traces architecturales sont encore visibles.
Le château reste une prison jusqu'en 1934, date de désaffection avant sa vente à la ville de Mayenne en 1936.
De nombreux documents permettent d'éclairer cette période sombre, surtout au XIXe siècle, qu'ils proviennent de prestataires extérieurs (devis, courriers), de l'institution pénitentiaire (notices, lettres, circulaires, échanges hiérarchiques) ou de prisonniers (demandes de régimes particuliers).
Toutefois, une des particularités du château de Mayenne est de conserver des traces architecturales des différentes phases d'occupation du site.
En effet, la période carcérale, qui s'étend sur plus de 250 ans, a laissé de nombreux vestiges visibles par des indices archéologiques.
Ce sont ces différents témoignages architecturaux ou documentaires qui nous permettent de proposer une découverte de la prison de Mayenne, au XIXe siècle.
Les espaces sont désignés par le nom qu'ils prennent aujourd'hui dans le parcours du musée.