La Loge (Baugy, Chezal-Benoît) – Colonie pénitentiaire agricole
La colonie pénitentiaire agricole de La Loge située dans le canton de Baugy, arrondissement de Bourges est un établissement privé de garçons fondé par Edmond de la Mardière en 1852, soit deux ans après la promulgation de loi du 5 août 1850 sur l'éducation et le patronage des jeunes détenus qui encadre la prise en charge pénale des mineurs délinquants. La loge reçoit des garçons condamnés des mineurs acquittés en vertu de l’article 66 du Code pénal, des mineurs condamnés à des peines de plus de six mois d’emprisonnement et des mineurs en correction paternelle, principalement originaires du département de la Seine, à l’instar de la colonie privée de Mettray ouverte en 1839. Suivant le principe majeur de la loi Corne, soit celui de la moralisation de l'enfance malheureuse ou coupable par le travail exclusivement agricole, l'enseignement professionnel à La Loge est principalement agricole, et exceptionnellement industriel – industries utilisées pour l'agriculture. Le dimanche, les colons suivent un cours élémentaire théorique d’agriculture, ainsi qu’un cours d’instruction religieuse et morale dispensée par le curé de la paroisse de Baugy et aumônier de la colonie, qui s’occupe en particulier des enfants qui n'ont pas fait leur première communion. Le journaliste H. Thibaud fait état d’un effectif de 38 enfants à l'ouverture de la colonie dans Le Courrier de Bourges du 13 octobre 1852. En 1872, une émeute éclate suite à l’incendie déclenché dans la grange par une partie de la population des colons qui a pris le contrôle de la colonie : il s'agit d'enfants de communards, qui sont lmassivment envoyés dans les colonies pénitentiaires rurales après la Commune de Paris de 1871. À La Loge, l’effectif d’une cent-trentaine de colons passe à 230 environ en 1872. Les responsables de l’incendie seront arrêtés, jugés et condamnés à plusieurs années de réclusion. Au début de la Troisième république, le ministère de l’Intérieur délègue des visites annuelles de colonies pénitentiaires à des inspecteurs généraux. M. Mereau, directeur de la 26e circonscription pénitentiaire fait état de la gestion déplorable gestion des colonies privées de jeunes détenus de Fontillet (Berry-Bouy), colonie fondée également par Edmond de la Mardière en 1866 et de La Loge (Baugy) au Préfet du Cher dans une lettre datant du 31 mai 1876 : les colons sont mal nourris, mal vêtus, mal instruits – peu alphabétisés. Les équipements, infirmerie, dortoirs et latrines sont délabrés. Au 31 décembre 1900, une population de 64 colons est recensée par l’Administration pénitentiaire. La Loge ferme définitivement ses portes en 1903.