L’ino [Journal de détenus]

Ces journaux ont été rédigés clandestinement à la maison centrale de Clairvaux par des détenus condamnés pour des faits de collaboration. Il sont conservés aux Archives nationales sous la côte 19960148/55. L’administration pénitentiaire parvient à saisir huit numéros et conduit une enquête sur leurs auteurs. L’Ino a été fondé par Pierre Raoult, condamné le 2 mars 1948 à la peine de dix ans de travaux forcés pour intelligence avec l’ennemi par la cour de justice de la Côte d’Or. Directeur politique du journal, il a rédigé les articles signés « O. Boulot et intérim ». Raymond Garin, condamné à la peine de mort (commuée en peine de travaux forcés à perpétuité) le 10 avril 1945 pour trahison et assassinat par la cour de justice de Toulouse, est rédacteur en chef. Il a rédigé les articles signés « d’Hestrud et d’Arquelinnes ». Michel Harispe, condamné le 9 octobre 1945 à la peine de mort (commuée en peine de travaux forcés à perpétuité) pour intelligence avec l’ennemi par la cour de justice de Paris, a rédigé les articles signés « Le père Josef ». André Fabiani, condamné le 26 juillet 1946 à la peine des travaux forcés à perpétuité pour intelligence avec l’ennemi par la cour de justice de Bourges, est chroniqueur sportif et a rédigé les articles signés « Triton I et Diafoirus ». André Roche, condamné le 18 septembre 1946 à la peine des travaux forcés à perpétuité pour trahison par la cour de justice de Lyon, est spécialiste des reportages et a rédigé les articles signés « Gnaf et Guignol ». Enfin, André Pennors, condamné le 5 mai 1948 à la peine de dix ans de travaux forcés pour trahison par le tribunal militaire de Dijon, a réalisé les dessins et les caricatures.

Partenariat : Archives nationales

Numérisation : Bureau de la donnée, de la recherche et de l’évaluation de la direction de l’administration pénitentiaire