Museum of the History of justice, crime and punishment

Le 16 mai 1933, le tribunal militaire siégeant à la prison du Cherche-Midi, juge, sous l’inculpation d’évasion et de complicité, cinq soldats en raison des faits suivants : le dimanche 9 octobre 1932, vers 19 heures, le garde républicain chargé de la surveillance de trois détenus en traitement à l’hôpital du Val-de-Grâce, constate que ceux-ci avaient réussi à s’évader après avoir scié les barreaux de leurs cellules. Il s’agit d’Edmond Leclercq, du 21e colonial, de Charles Collignon, canonnier au 40e régiment d’artillerie et J. Morin, du bataillon d’infanterie légère d’Afrique ; les deux premiers en instance de conseil de guerre, le troisième purgeant une peine de dix-huit mois de prison pour désertion. Leclercq et Collignon sont arrêtés le lendemain à Pantin, Morin le 11 octobre à Nantes, où il était allé voir sa femme. S’étant blessés en sautant le mur d’enceinte du Val-de-Grâce, Leclercq et Collignon réintègrent l’hôpital militaire, tandis que Morin est admis à l’hôpital Broussais à Nantes. Morin parvient à apitoyer ses surveillants, le caporal Alain Urvoy de Portzampac, du 65e régiment d’infanterie et les soldats Jaud et Devauchelle, et obtient la permission d’aller voir une fois sa femme. Il disparaît. Le caporal Urvoy-de Portzampac ainsi que les soldats Jaud et Devauchelle sont poursuivis pour complicité. Le tribunal prononce les condamnations suivantes : Edmond Leclercq, 3 ans et huit mois de prison, car il y a deux chefs d’inculpation : évasion et désertion, Charles Collignon : 8 mois de prison et 4 mois de prison (deux chefs d’inculpation), Jean Morin, qui est en fuite, est condamné par contumace à 5 ans de prison et un an de prison, et à la perte de ses droits civils et politiques, le caporal Urvoy à trois mois de prison avec sursis, Paul Jaud à quatre mois de prison sans sursis, et Devauchelle à quinze jours de prison avec sursis.