Lespès (Julien) — Tortures (suite et fin)
Oui ! Pour peu qu’un ministre protège
C’en est assez ici pour que l’on nous assiège,
Pour se faire constamment emmurer,
Vilement torturer.
Saisissez bien Minos, grand citoyen de France,
Dans ces mâles accents, la voix de l’innocent
Le moteur me fit homme et non pas galérien
Je ne suis pas renard, ni serpent, ni saurien.
Mais ici, je vois trop leur hideuse injustice
Et les calepas du jour faisant le sacrifice
A Néron, en forgeant toujours du vil supplice.
Aussi, meurtri, roué d’affreuse iniquité,
Je râle en me tordant dans la captivité
Peut être croira t-on que je suis en démence ?
Si je le suis, alors c’est excès de souffrances !
Je suis paria, mais homme et innocent.
Qui donc empêchera qu’on me boive le sang ?
En disant halte là ! à mon persécuteur ?
Si ce n’est le docteur ?
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