« Je suis Justice… et rien ne peut durer sans moi »
Christine de Pizan, La Cité des Dames, § 6
La justice est « la fille élue de Dieu » et l’une des vertus cardinales. Elle siège parée d’hermine et habillée de rouge car la justice ne meurt jamais. Elle transmet son pouvoir aux rois pour leur permettre de rendre à chacun son droit selon ses mérites.
Quand, à partir du XIIIe siècle, la justice s’impose, les règlements privés reculent. Commettre un crime revient à léser la chose publique avant de léser la partie adverse.
Néanmoins la vengeance subsiste. Il n’y a pas une justice mais des justices concurrentes, celle du roi, des princes, des seigneurs, des villes et de l’église. Il n’y a pas de jugements constants selon le type de crime, même si en principe les sanctions sont codées : le voleur doit être pendu, le meurtrier traîné sur une claie puis pendu, le faux-monnayeur bouilli, le sorcier et l’hérétique brûlés, de même que le sodomite.
Au tribunal, les juges tiennent compte davantage de la réputation des personnes que de la gravité du cas. Cet avocat le dit clairement : « il est de raison que nul ne doit poursuivre un tel chevalier si noble et si bien renommé comme il est ».
Pourtant, le crime perturbe profondément la société. Rien n’est pire qu’un crime dont l’auteur reste inconnu.
La justice a pour mission de purifier en même temps que de juger. La société tout entière est concernée par le crime car, contrairement à ce qu’on a longtemps pensé, les criminels sont en majorité des gens ordinaires et non des professionnels ou des marginaux.