À l’époque moderne, la monarchie que l’on dit absolue érige la justice en prérogative royale, mais elle est de plus en plus contestée par le développement d’un corps de métier expert.
2. La justice moderne
Plan du chapitre
Émergence d’un métier
La justice souveraine
Prérogative royale, la justice est le signe de l’autorité de la Couronne, particulièrement manifeste dès le XVIIe siècle. Aux côtés d’une justice civile qui concentre l’activité des cours et tribunaux, mais que l’on présente souvent comme longue et coûteuse, la justice pénale focalise l’attention du fait de ses traits de rigueur tels que la torture, l’exemplarité de la peine et le secret de la procédure, qui sont contestés par les hommes de lettres et de loi au temps des Lumières. Néanmoins, le lit de justice rappelle encore que l’on est ici dans la chambre du roi.
L'essor des gens de justice
L’emprise monarchique et l’exercice de la justice retenue sont en partie combattus par les juges royaux qui, munis d’offices héréditaires, revendiquent une autonomie qui se dresse parfois contre le pouvoir du souverain. La vénalité des charges, ajoutée au développement des cours de parlement et des présidiaux en province, assure l’émergence de professionnels, les « gens de justice », arrimés sur un savoir et un métier qui associent alors les jugements, l’expertise des lois et leur application.