La colonisation pénale de la Guyane débute en 1852. Promulguée sous le Second Empire, la loi du 30 mai 1854 sur l'exécution de la peine des travaux forcés, dite loi sur la transportation, organise la peine des travaux forcés aux colonies. La Guyane est désignée pour accueillir les transportés qui doivent y être employés "aux travaux les plus pénibles de la colonisation". L'objectif de cette loi est triple : elle permet de débarrasser les bagnes portuaires métropolitains de leurs forçats; du fait de l'abolition de l'esclavage en 1848, elle fournit à la colonie une main-d’œuvre abondante et bon marché; elle autorise enfin les transportés les plus méritants à s'installer sur place au terme de leur peine. En 1857, Saint-Laurent du Maroni, bientôt le principal point d'accueil des transportés en Guyane, est créée. Cette ville, construite par et pour les bagnards, devient commune pénitentiaire en 1880. Ses limites s'étendent au territoire pénitentiaire du Maroni créé par décret en 1860. Ce territoire est orienté exclusivement vers les objectifs fixés par la loi du 30 mai 1854 : l'administration pénitentiaire doit développer ce territoire au moyen de la main-d’œuvre des forçats et ces derniers, s'ils s'en montrent dignes, peuvent ensuite obtenir des concessions de terre ou des engagements de travail pour y devenir colons. Le but étant d'y créer une colonie de peuplement, à l'image de l'expérience menée par la Grande-Bretagne en Australie.
Assemblage : Jean-Lucien Sanchez, chargé d’études en histoire, Laboratoire de recherche et d’innovation de la Direction de l’administration pénitentiaire (ministère de la Justice).
Édition en ligne : Delphine Usal, chargée d’édition, Criminocorpus Lab.
L'exposition
Cette exposition a connu trois versions :
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La première version a été réalisée en septembre 2007 par Daniel Gimenez et Marc Renneville dans le cadre des journées européennes du patrimoine.
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La seconde version a été proposée à partir de novembre 2013 dans le cadre du programme ANR Sciencepeine (Projet n° ANR-09-SSOC-029). Elle bénéficiait notamment des résultats d'une étude originale sur l'architecture du pénitencier de Saint-Jean réalisée par Jean-Lucien Sanchez et commanditée par le Service patrimoine de la mairie de Saint-Laurent du Maroni et la Direction des Affaires Culturelles Guyane (DAC).
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La troisième version est proposée depuis juin 2017. Tout en s'appuyant sur les deux précédentes versions, elle s'est enrichie de nouveaux clichés suite à un séjour de Jean-Lucien Sanchez à Saint-Jean-du-Maroni en novembre 2014 grâce à un financement du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP, UMR CNRS 8183).
Daniel Gimenez est secrétaire de l'association Meki Wi Libi Na Wan. Cette association œuvre pour faire connaître l'histoire de la relégation en Guyane et pour la sauvegarde du patrimoine pénitentiaire de Saint-Jean. Elle organise également des visites guidées du camp.