L'occupation du site de Port Arthur débute en 1830, avec l'installation d'une exploitation forestière dirigée par le médecin adjoint John Russel. La main-d'œuvre était constituée de bagnards issus de l'exploitation forestière de Birch's Bay et ils étaient astreints à l'abattage des immenses eucalyptus de la péninsule tasmanienne. En 1833, l'exploitation comptait 33 bagnards et 16 soldats pour les surveiller. Mais d'une petite exploitation forestière, Port Arthur allait rapidement devenir le pénitencier le plus important d'Australie.
8. Port Arthur Historic Site (Port Arthur, Tasmanie)
Plan du chapitre
Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO (World Heritage) depuis 2010, le site de la colonie pénitentiaire de Port Arthur constitue un des onze sites du Australian Convict Sites World Heritage Property. Ce pénitencier a accueilli des forçats à partir de 1830. Suite à sa fermeture en 1877, Port Arthur devint une ville et fut rebaptisé Carnavon. Mais malgré tout le soin apporté pour effacer les stigmates de son passé pénal, le lieu devint rapidement très touristique, attirant de nombreux curieux venant du monde entier avides de découvrir les vestiges de la colonie pénitentiaire. Dès 1916, Port Arthur fut classé réserve pittoresque (Scenic Reserve) et un programme de gestion professionnelle de conservation fut mis en place en 1980. Ce programme reposait sur une collaboration entre archéologues, architectes, historiens et ingénieurs. Aujourd'hui, l'équipe de conservateurs du site poursuit cette mission de valorisation et de conservation de ce précieux patrimoine. La gestion des sites de Port Arthur et de Coal Mines est dévolue au Port Arthur Historic Site Management Authority (PAHSMA) qui assure actuellement plusieurs importants programmes de restauration.
Les textes de cette exposition sont issus de la traduction de ceux visibles sur le site du Port Arthur Historic Site, du Port Arthur. Visitor Guide, 2010 et de l'ouvrage Port Arthur, the Australian Convict Experience (John Hanstein, VISIT Merchandise).
Le pénitencier
Les bagnards étaient initialement logés dans des huttes en bois. Mais à partir de 1842, la population pénale de Port Arthur s'élevait à 1 200 bagnards et à près de 100 soldats. Suite aux fermetures d'autres sites (comme Macquarie Harbour) et à l'introduction du système de probation décidé par la commission Molesworth en 1841, le nombre des forçats augmenta fortement dans la péninsule. En plus de voir ainsi ses effectifs augmenter, Port Arthur changea de destination : il devint à partir de 1833 un pénitencier destiné à l'incarcération de bagnards condamnés une seconde fois (secondary offenders) sur le territoire australien. Un bagne dans le bagne en quelque sorte. Pour faire face à cette affluence, d'importants travaux furent engagés.
En 1835, les huttes furent remplacées par un complexe constitué d'ateliers, de quartiers de surveillants et de dix baraquements composés chacun de 14 cellules particulièrement inconfortables pour accueillir les bagnards. Un peu plus tard furent ajoutées des cellules d'isolement et le tout était ceint d'une haute clôture en bois. En 1857, les bagnards furent transférés dans un nouveau bâtiment, ancien moulin reconverti, et l'ensemble accueillit alors un dortoir destiné aux invalides et aux fous. Puis, dans les années 1860, les invalides et les fous furent déplacés et les lieux devinrent un magasin, avant de totalement disparaître dans les années 1890.
L'arrivée de bagnards issus du pénitencier de Norfolk Island en 1855 entraîna l'agrandissement et la reconfiguration du bâtiment. Construit sur quatre étages et mesurant près de 75 mètres de long, les deux premiers niveaux accueillirent 136 cellules individuelles destinées à héberger les bagnards les plus indisciplinés et les deux derniers niveaux accueillirent des dortoirs pouvant contenir 480 individus, ainsi qu'un réfectoire, une bibliothèque et une chapelle. Les bagnards y dormaient dans des lits superposés.
Non loin du pénitencier se situait une vaste zone composée de divers ateliers de travaux. Les bagnards y travaillaient mais pouvaient également être formés à certains métiers : notamment charpentier, cordonnier, tourneur sur bois et forgeron. Il ne reste aujourd'hui aucune trace de cette zone.
Après la fermeture de Port Arthur, le pénitencier fut vandalisé. Ayant survécu à un premier incendie en 1895, il fut totalement détruit par un second deux ans plus tard. D'après les journaux de l'époque, le bâtiment brûla pendant deux jours.
Le poste de police de Port Arthur fut construit en 1936. Le commissariat était initialement installé dans les locaux des cours de justice, qui furent détruits par le feu en 1897. Durant 15 ans, le commissariat de la péninsule fut installé à Premeydena, ville située à 15 km de Port Arthur. Mais le tourisme augmentant, les actes de vandalisme augmentèrent également et une force de police devint nécessaire sur place. Le nouveau commissariat fut donc bâti sur l'emplacement des premiers baraquements des forçats.
L'agent de police local était tout à la fois huissier de justice, inspecteur et geôlier (le commissariat disposait d'une cellule). À Port Arthur, il avait également la charge de protéger le site historique.
Le commissariat déménagea en 1973 dans la ville de Nubeena.
Le quartier militaire
Le quartier militaire comprend la tour de garde, le quartier de l'officier militaire supérieur, le quartier des officiers, les tribunaux et la maison du commandant.
En 1835, le commandant de Port Arthur, le capitaine Booth, décida la construction d'une tour et d'un mur d'enceinte afin d'assurer une sécurité renforcée du quartier des baraquements militaires. L'ensemble fut achevé en 1836 : les pierres furent toutes taillées par de jeunes détenus internés à Point Puer, colonie pénitentiaire pour jeunes détenus bâtie face à Port Arthur.
Il y eut trois casernes militaires à Port Arthur. La première était en bois et accueillait un sergent et 15 soldats. Mais avec l'augmentation des effectifs de bagnards, le nombre de militaires s'accrut et il fallut rapidement construire des bâtiments plus grands. En 1840, trois officiers encadraient 118 soldats et une nouvelle caserne en pierre fut construite. L'ancienne fut démolie et le terrain dégagé fut reconverti en aire de jeux de balles et de quilles. Quatre ans plus tard, face à l'augmentation continue de l'effectif pénal, le nombre total de soldats atteignit 249. Une nouvelle caserne fut donc édifiée en 1848.
La plupart des officiers étaient accompagnés de leurs familles. En 1853, la construction de deux petites maisons situées des deux côtés de la tour de garde (Cottage Tower) fut donc projetée. Elles étaient destinées à l'hébergement des officiers mariés. Mais une seule fut édifiée en définitive. Elle comprenait deux parties comprenant chacune deux chambres, une cuisine et une ou deux chambres situées au grenier. Après la fermeture du pénitencier, elle fut vendue et très endommagée à la suite d'un incendie en 1897. Elle fut rénovée en 1963 et en 1988.
Les épouses des officiers, outre leurs activités de couture et de nettoyage du linge, fournissaient également des soins aux soldats de la compagnie.
Les quartiers de l'officier supérieur militaire furent construits en 1833 et le quartier des officiers en 1844. Situés au-dessus de la tour de garde, au sommet d'une colline, il n'en reste aujourd'hui que des ruines.
Les enfants des soldats et des officiers de rang inférieur, ainsi que ceux du personnel civil, étaient éduqués ensemble dans l'école attenante.
Situés au voisinage de la tour de garde, les tribunaux furent construits en 1846. Les bâtiments accueillaient des tribunaux, des bureaux administratifs pour le personnel de commandement et un bureau de poste.
À leur arrivée au pénitencier, les forçats devaient lire le règlement. S'ils y contrevenaient, ils étaient conduits au tribunal, aussi surnommé la « Porte Verte », où le commandant du pénitencier les recevait en audience.
La construction de la luxueuse demeure du commandant a débuté en 1831. Mise à part la direction de la garnison militaire, le commandant était en charge de la direction de l'intégralité du pénitencier.
Le commandant William Thomas Napier, en poste de mars 1844 à janvier 1846 et de octobre 1846 à juin 1848, était également horticulteur et a conçu et mis en place des jardins.
Cette maison est célèbre pour avoir hébergé un prisonnier politique irlandais, William Smith O'Brien. Membre du Parlement britannique et leader du mouvement Jeune Irlande (Young Ireland Mouvement), O'Brien conduisit sans succès une révolte près de Kilkenny et fut condamné à mort. Gracié, il fut transporté en Tasmanie. Après avoir refusé de promettre de ne pas s'évader, il fut envoyé à Maria Island avant d'être transféré à Port Arthur en août 1850. Il demeura dans cette maison jusqu'au mois de novembre 1850, jusqu'à ce qu'il finisse par accepter les conditions fixées par le Gouvernement pour pouvoir bénéficier d'un ticket of leave. Cette maison bâtie en 1840 accueillait initialement des écuries. Puis elle fut convertie en demeure comportant deux chambres pour pouvoir accueillir O'Brien. À la suite de son départ, elle fut utilisée comme quartier des officiers et, pour une très courte période, comme hôpital militaire. Après la fin de la colonie pénitentiaire en 1877, elle fut reconvertie en hôtel par la Youth Hostel Association de 1950 à 1970. Sa restauration date de 1984.
Des domestiques étaient hébergés dans la maison du commandant, mais d'autres étaient hébergés dans des dépendances attenantes. Une annexe destinée à l'entreposage de petits chariots fut bâtie en 1860.
À droite se situe le bâtiment qui accueillait les domestiques, construit en 1855. À gauche se situent les écuries, construites en 1838.
Au sommet de la colline se situait un sémaphore. Grâce à ce mécanisme relié à cinq autres stations, des messages pouvaient être adressés à Hobart en 15 minutes.
En 1839, une demi-tonne de farine de blé était nécessaire pour nourrir quotidiennement la population des forçats. Afin de réduire les coûts d'importation, la commandant Booth décida la construction d'un moulin. Le commandant pensait que le débit d'eau du Ruisseau de la Colonie (Settlement Creek) serait suffisant pour alimenter le futur moulin. En janvier 1843, l'ingénieur et chef de chantier de Hobart, Alexander Clark, débarqua à Port Arthur pour prendre en charge la réalisation de cet ambitieux chantier. Sous sa direction, une équipe de forçats bâtit un barrage pour constituer un réservoir en amont du Ruisseau de la Colonie. Depuis ce réservoir, l'eau circulait à travers un canal en pierre qui alimentait un second réservoir (celui représenté ci-dessus). Clark estimait que le débit de ce second réservoir serait capable d'actionner une roue à eau de 10,5 mètres de diamètre. Le calcul de l'ingénieur était ambitieux et complexe : depuis ce second réservoir, l'eau devait traverser, à travers un système de canal en briques souterrain, un ensemble de bâtiments et arriver jusqu'à une buse en bois surélevée traversant Champ Street jusqu'au moulin. Outre le challenge technique, les travaux connurent de nombreuses difficultés dues essentiellement à un important manque de main-d'œuvre. La situation empira avec l'envoi de travailleurs de son chantier vers d'autres corvées, décision que Clarke interpréta comme de la malveillance de la part des contremaîtres en charge des forçats. Il lui fallut ainsi plus de deux ans pour mener à bien son projet. La roue à eau du moulin de Port Arthur fut utilisée pour la première fois à la fin de l'année 1845, soit six ans après sa conception. Mais le débit d'eau était rarement suffisant pour alimenter correctement le moulin, même lorsque la main-d'œuvre des forçats était employée pour l'actionner. Le moulin fut donc considéré comme un échec et reconverti en un pénitencier en 1857. Ce système d'adduction d'eau servit ensuite à alimenter les salles de bain, les cuisines, les buanderies, les latrines et les systèmes de chauffage situés sur son cours.
La zone médicale
La zone médicale comprend l'hôpital, le dépôt des indigents et l'asile.
L'hôpital fut bâti en 1842 sur l'emplacement d'une ancienne structure en bois. Il était composé de quatre salles pouvant accueillir 80 patients.
Le dépôt des indigents fut construit en 1863. Après l'abolition de la peine de la transportation en Tasmanie en 1853, le nombre de forçats commença à décliner. La moyenne d'âge de ceux encore présents au pénitencier augmenta constamment. Ces forçats ne pouvaient quitter le pénitencier car ils étaient trop âgés, malades ou souffrants de troubles psychiatriques dus à leur internement. En outre, ils ne trouvaient pas à s'employer à l'extérieur et la plupart n'avaient aucune famille pour leur venir en aide.
L'asile fut construit en 1868. Bien que les besoins nécessaires à la prise en charge des forçats atteints de troubles psychiatriques furent constatés dès les débuts de l'implantation de la colonie pénitentiaire, le pénitencier comprenait peu d'équipements adéquats. L'aile C de la prison d'isolement (Separate Prison) fut bien reconvertie pour accueillir les fous à la fin des années 1850, mais cette installation n'était pas suffisamment adaptée. L'administration coloniale hésitait à investir dans de meilleures installations, considérant que la charge des dépenses résultant de l'époque de la transportation revenait alors à la Grande-Bretagne.
La prison d'isolement
La prison d'isolement (Separate Prison ou Model Prison) est très certainement le plus impressionnant des bâtiments de la colonie pénitentiaire.
La prison d'isolement (Separate Prison) fut édifiée en 1849.
Au lieu de résumer la peine à sa simple valeur dissuasive, la pensée carcérale en vigueur au milieu du XIXe siècle était marquée par un changement d'orientation dans la conception primaire du système pénitentiaire. En Grande-Bretagne, la prison de Pentonville, située à Londres, constituait une nouvelle expérimentation de l'emprisonnement qui allait avoir une grande influence sur de nombreuses prisons coloniales. La prison d'isolement de Port Arthur s'inspira directement de ce modèle, construit sur un plan radiant et comprenant des cellules individuelles strictement séparées où les prisonniers étaient enfermés nuit et jour.
La chapelle était le seul lieu où les prisonniers pouvaient s'exprimer oralement : mais uniquement à travers des chants religieux.
Les prisonniers étaient séparés durant l'office : ils étaient enfermés dans des pupitres qui les empêchaient de communiquer avec leurs voisins.
Les numéros des pupitres correspondaient aux numéros des cellules des prisonniers. Chaque prisonnier devait donc prendre place dans le pupitre qui correspondait à son numéro de cellule.
La seule personne que pouvait donc voir les prisonniers durant l'office était le chapelain durant l'office religieux.
L'aile B permettait d'accéder aux cours de promenade.
Les prisonniers avaient droit à une heure de promenade quotidienne.
Ces promenades s'effectuaient dans des petites cours individuelles qui rayonnaient depuis le hall central de la prison d'isolement.
Ces cours de promenade assuraient donc elles aussi un isolement total du prisonnier qui ne pouvait pas communiquer avec ses congénères.
Les prisonniers qui dérogeaient aux règles extrêmement strictes de la prison d'isolement s'exposaient à de sévères sanctions : ils pouvaient voir leur ration alimentaire diminuée ou, dans le pire des cas, être enfermés dans un cachot absolument sans lumière et totalement insonorisé.
Après avoir initialement accueilli la worst class des forçats, la prison accueillit plus tard ceux condamnés pour les crimes les plus graves et les évadés.
Après la fermeture du pénitencier, la prison fut rachetée en 1884 et reconvertie en un hôtel.
La prison fut très endommagée par un incendie en 1895 et le gouvernement en redevint propriétaire en 1916.
Depuis 2007, la prison d'isolement est l'objet d'un important projet de restauration.
Située devant la prison d'isolement, l'avenue du Mémorial des soldats de la Première Guerre mondiale est constituée de cyprès de Monterey (ou Macrocarpa) plantés en 1918.
Cette maison a été construite de 1898 à 1904. Elle hébergeait la famille Trentham et a été restaurée en 1915.
Le quartier des fonctionnaires
Le quartier des officiers civils de Port Arthur (Civil Officers' Row) fut bâti sur l'ordre du commandant Champ pour pouvoir accueillir les officiers civils du pénitencier dont le nombre ne cessait d'augmenter. Il comprend différentes demeures et jardins situés à l'écart du pénitencier. Et ce afin d'éviter aux familles des fonctionnaires de la colonie pénitentiaire de cohabiter avec les forçats. C'est dans ce quartier que se situe également la magnifique église de Port Arthur.
Cette maison fut construite en 1847 pour accueillir le magistrat inspecteur (Visiting Magistrate). L'année suivante, elle fut occupée par le surintendant adjoint (Deputy Superintendant).
Cette maison fut construite en 1844 pour héberger le prêtre catholique. En 1843, les forçats de culte catholique refusèrent de continuer à assister aux célébrations du culte protestant. Un prêtre catholique, le père William Bond, fut donc spécialement missionné à Port Arthur. Une petite pièce située à l'arrière de la demeure faisait ainsi office de chapelle privée. Cette maison fut ensuite reconvertie dans la première moitié du XXe siècle en une partie de l'hôtel The Arthur Hotel.
Cette maison, bâtie en 1848, accueillait initialement le commissaire (Commissariat Officer). Elle accueillit ensuite le médecin second (Junior Medical Officer).
À partir de 1873, elle devint la demeure de l'instituteur avant d'être transformée en hôtel. Au début des années 1900, elle devint la Tasmanian Villa puis, en 1926, le Hotel Arthur qui ferma ses portes en 1959.
Cette demeure, construite en 1843, hébergeait initialement le médecin responsable des stations de probation situées autour de la colonie pénitentiaire de Port Arthur. Plus tard, elle hébergea le comptable. Quand le bâtiment fut vendu en 1889, il fut transformé en école.
Le presbytère fut bâti de 1842 à 1843 et comprenait initialement deux étages. Après avoir été incendié en 1895, il fut reconstruit pour accueillir le bureau de poste de Carnavon.
L'église de Saint David fut construite en 1927.
Cette étable se situe derrière le quartier des officiers civils.
La première pierre de l'église de Port Arthur fut posée par le gouverneur George Arthur lors de sa dernière visite du site en 1836 et l'édifice fut achevé l'année suivante. Elle fut dessinée par l'architecte Henry Laing.
Construite en 1854, la maison du gouvernement (Cottage Government) a été initialement bâtie pour héberger le contrôleur général, chef du département des condamnés (Comptroller General) lors de ses visites de la colonie pénitentiaire. Elle servait également de résidence pour les officiels de passage. Mais la plupart préféraient être accueillis dans la maison du commandant.
Bien que cette maison accueillit de nombreux officiels pour de courtes périodes, elle n'a jamais été une résidence permanente.
Après la fermeture de la colonie pénitentiaire, cette maison fut vendue. Mais elle fut détruite par un incendie en 1895.
Cette maison se situait au sommet des jardins du gouvernement (Government Gardens). Ses abords étaient plantés d'ormes, de chênes, de frênes, de rosiers et de magnifiques jardins où les femmes d'officiers et leurs enfants aimaient se promener.
Dès les années 1830, des arbres ornementaux furent plantés à Port Arthur. En 1838, l'allée conduisant de l'église à la rue Tarleton fut plantée de jeunes arbres fournis par le gouverneur John Franklin.
En 1846-47, le commandant Champ transforma le champ de houblon adjacent en un magnifique jardin ornemental, principalement pour égayer le quotidien des femmes séjournant dans la colonie pénitentiaire.
La beauté de ces jardins fut à son apogée dans les années 1860-1870. Après la fermeture de la colonie pénitentiaire, ils furent négligés. Ce n'est qu'à partir des années 1991-1992 que la reconstitution du chemin principal fut engagée, que les jardins furent replantés et que la fontaine fut restaurée.
Du temps de la colonie pénitentiaire, les briques et le carrelage nécessaires aux constructions étaient produites sur place, dans des fours. Une fois que le pénitencier fut achevé, la production fut exportée à Hobart. Après la fermeture de Port Arthur en 1877, le terrain fut mis aux enchères et un potier britannique, James Price, acheta la terre située sur la colline surplombant l'église (à côté de laquelle se situait initialement l'ancienne briqueterie). Il produisit des vitrages et des faïences au moyen de deux fours (seul celui présenté ci-dessus est toujours visible aujourd'hui). Après la mort de Price en 1912, le four fut utilisé comme entrepôt par des pêcheurs avant qu'il ne s'effondre partiellement. Il a été reconstruit par le National Park and Wildlife en 1982.
Ce bâtiment se situait initialement à côté de la maison du magistrat et avait pour nom maison d'observation du port (Port Lookout Cottage). Il s'agissait d'une maison préfabriquée et importée, probablement du Canada. Elle fut réimplantée vers 1900 dans cette partie du site de Port Arthur où elle fut renommée maison canadienne (Canadian Cottage). Elle servit ensuite comme boutique de vente de souvenirs.
Cette maison, construite en 1942 avec des matériaux provenant de bâtiments du site de Port Arthur, se situe à droite du jardin du gouvernement.
Ce complexe de bâtiments, intitulé Canadian Cottage, fut érigé en 1847 et était utilisé pour le service de la carrière qui se situait juste derrière et pour l'hébergement des surveillants. Un de ces bâtiments contenait également une école et une presse.
Ce complexe fut détruit en 1889.
Le 28 avril 1996, un homme armé tua 35 personnes et en blessa 19 autres sur le site historique de Port Arthur et aux alentours. Ce jardin commémoratif est dédié à leur mémoire.
La maison de la jetée (Jetty Cottage) fut construite dans les années 1920, sur un site qui accueillait initialement un quartier pour officiers civils érigé dans les années 1840. Cette maison a accueilli de nombreuses familles de pêcheurs. Elle se situe face à l'emplacement de la jetée en bois construite en 1884. La première jetée, bâtie au sud de la baie par les bagnards, fut effectivement endommagée par des orages dans les années 1880. La jetée contemporaine date elle de 1964.
Le chantier naval
L'île des morts et Puer Point
L'île des Morts et la colonie pénitentiaire pour jeunes détenus de Puer Point se situent face au pénitencier de Port Arthur, dans la baie de Carnavon.
L'île des morts (Isle of the Dead) fut baptisée ainsi par le révérend John Manton. De 1833 à 1877, environ 1 100 personnes furent enterrées dans ce cimetière.
Les tombes situées au sommet de l'île étaient celles destinées aux personnels libres et à leurs familles. Les forçats, les pauvres et les fous étaient eux enterrés sur les pentes inférieures de l'île.
Situé face à Port Arthur, dans la baie de Carnavon, Point Puer fut la première colonie pénitentiaire pour jeunes détenus de tout l'Empire britannique. De jeunes prisonniers de 14 à 17 ans (mais certains étaient âgés de 9 ans) furent envoyés de 1834 à 1849 dans ce pénitencier afin d'être séparés des condamnés adultes. Cette innovation est due au commandant Charles Booth qui recommanda en 1833 au gouverneur George Arthur d'interner les jeunes condamnés à Point Puer (puer signifie « garçon » en latin). L'ensemble était formé d'un dortoir et d'une école où près de 3 000 jeunes condamnés ont transité. Le régime y était extrêmement strict et le travail particulièrement dur.
Le site de Port Arthur dispose d'un centre pour visiteurs (visitor information and services) qui comprend un parcours de visite où vous pourrez découvrir l'histoire de la colonie pénitentiaire. À l'intérieur du site, plusieurs bâtiments se visitent également : ils constituent des musées et leur intérieur a été intégralement reconstitué. Il s'agit du poste de police (collection archéologique), de la maison du médecin second, du presbytère, de la prison d'isolement, de l'asile (musée et centre d'archives), de la maison de la famille Trentham et de la maison du commandant. Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à consulter le site du Port Arthur Historic Sites.