4. Le procès de l'affaire Fualdès

Plan du chapitre

Les procès

La cour d'assise

L’affaire Fualdès a été l’objet de trois procès successifs. Le nombre d’accusés et de témoins, la longueur des cessions comme la publicité exceptionnelle produite par les multiples éditions ou gravures, n’a pas d’équivalent en son temps.
À Rodez, le premier procès se déroule du 18 août au 13 septembre 1817. Onze accusés sont à la barre et voient défiler 243 témoins à charge et 77 à décharge. De façon tout à fait inhabituelle, le compte rendu des débats fera l’objet d’une publication presque officielle, visée par le procureur du roi Maynier, indice de l’intérêt tout particulier que porte le pouvoir à cette affaire dès le début.

L'exécution

Le 3 juin 1818, jour de leur exécution, Bastide et Jausion demandent à ce qu’un notaire vienne recueillir leurs dernières paroles comme la loi le prévoit, c’est le testament de mort. Le conseiller Pagan leur demande pour une ultime fois d’avouer. Les accusés persistent dans leurs dénégations : ils n’ont pas tué Fualdès. Jausion déclare même qu’il ne comprend pas pourquoi on a cherché les assassins de Fualdès parmi ses amis et non ses ennemis, notamment les royalistes. Pendant leur transfert et jusqu’au pied de l’échafaud, ils témoignent de leur innocence.
À quatre heures et demie, Jausion monte le premier sur l’échafaud, suivi de Collard ; Bastide, le meneur, sera le dernier à être exécuté.
« L’exécution a duré à peine quelques minutes ; une foule nombreuse de spectateurs s’était rendue sur le jardin public et dans tous les lieux voisins, pour être témoin des derniers moments des condamnés. L’ordre n’a pas été troublé un seul instant. Pas un cri n’est échappé, et l’on a respecté l’humanité, à la vue de ceux qui l’avaient le plus outragée par leurs crimes. »

Le procès Fualdès marqua Rodez

Tout au long du XIXe siècle, l’affaire hante l’esprit des Ruthénois par le souvenir des témoins directs ou les récits de leurs descendants. Dans les années 1840, la découverte d’ossements d’animaux dans l’ancien jardin de Jausion est interprétée comme les restes des deux joueurs de vielle assassinés pour ne pas témoigner. En 1907, les membres de l’Automobile Club du Périgord visitent Rodez et se rendent compte que les Ruthénois ne sont pas volubiles pour leur indiquer la maison Bancal. Cent ans après, l’évocation de l’affaire Fualdès n’est pas chose aisée et pour Combes de Patris, « la cendre était encore chaude ».