Amélie Elie dite Casque d’Or, cliché anthropométrique, 1902
Source : Archives de la Préfecture de Police
Impudeur publique
En 1878, l’année de naissance de la célèbre « Casque d’Or », une centaine de maisons de tolérance encadrent à Paris la prostitution des femmes, soumises à la surveillance policière et aux visites sanitaires.
Toutefois, le métier s’exerce principalement en chambre ou de manière clandestine dans les cabarets et les garnis, afin de distraire le soldat de sa caserne ou l’ouvrier de son labeur.
Prostituées de la rue Asselin (XIXe arrondissement), années 1920, cliché d’Eugène Atget
Source : Collection particulière.
Coquette de l’Est
Nourrissant l’imaginaire des bas-fonds attachée aux quartiers populaires, la prostituée est parisienne et n’a rien de la coquette enrubannée des boulevards. À treize ans, livrée à elle-même, la gouailleuse « Casque d’Or » suscite la convoitise des hommes et l’affrontement de bandes rivales.
Cartographie des maisons de tolérance, 1872
Source : La prostitution au point de vue de l’hygiène et de l’administration en France et à l’étranger, par le Dr. L. Reuss
26 septembre : duels de femmes
La presse met en scène la rivalité des femmes : les « Apaches sont bien des deux sexes ». Le récit de duel au sac de sable publié en 1903 dans Le Petit Journal fait son effet :
« … pour des motifs qu’il est difficile de préciser, deux jeunes femmes se résolurent à un combat singulier… le « surin », vulgairement appelé le couteau, le « rigolo » que certains nomment revolver leur parurent usés ; elles cherchèrent plus inédit.
Chacune prit un bas… et l’emplit de sable… Ces dames n’avaient qu’une jupe légère et l’exercice qu’elles se donnèrent les réchauffa.
Ils allaient, les bas agilement maniés, et vlan ! et vlan ! et plouf !… sur les chairs, le tout à la grande joie des « aminches » (Apaches) ou amis qui s’étaient institués juges du camp. »