Collin (Léon) — Asilés du camp est
portrait collectif (captif, en pose, bagne, Nouvelle-Calédonie) Les libérés asilés du camp est et les condamnés en cours de peine se méprisent mutuellement. Pour un empire, le « liboche » ne troquerait les haillons civils, dont il est fier, contre la blouse de toile neuve d'un forçat. Les grands feutres loqueteux dont ils aiment à se couvrir le chef, leur donnent des allures de bandits. Voici la photographie de trois plus solides gaillards de l'asile. Celui du milieu est un arabe, ancien roi du désert sud oranais, venu au bagne, il y a bien longtemps à la suite de meurtres et de pillage de convois. Il remplit maintenant au camp est l'office de berger des chèvres appartenant au personnel. Les deux autres, anciens voleurs, occupent les loisirs de leur retraite à ramasser sur la côte des coquillages variés qu'ils emportent ensuite vendre à Nouméa. Le libéré asilé valide, en effet, c'est une espèce qui va se raréfiant, peut-être autorisé parfois à se rendre à Nouméa, moyennant 0.75 centimes qu'il doit verser dans les caisses de l'Administration pour le prix de son passage. Les passagers de cette classe, lorsqu'il y en a, sont alors tenus de se dissimuler dans les jambes des condamnés canotiers, entre les bancs des rameurs. Beaucoup ne cessent de récriminer contre ces situations des plus inconfortables, qu'on les oblige d'accepter. Les permissionnaires doivent réintégrer l'asile par le canot de service du soir, sous peine de châtiment
numéro d'inventaire : 2013.24.1.1
Support : H. 9 cm ; l. 12 cm
Créat. Entre 1906 et 1910