Voleur à l’étalage, 1900
Source : Collection particulière
Voleurs de marchés
Les lieux d’échanges commerciaux inspirent les voleurs à l’étalage.
Les produits alimentaires, comme le lait ou la viande, sont particulièrement recherchés.
En 1881, les sieurs Schmitt et Grevet, de la rue de Charonne, se saisissent d’un pot de lait de vingt litres avant d’être coursés et arrêtés.
Parmi les biens convoités se comptent aussi le linge de maison et les « effets d’habillement » indispensables à la vie quotidienne.
Ici un quidam, couvreur de son état, dérobe un lot de 72 paires de chaussettes, là une femme s’empare à l’étal d’une douzaine de mouchoirs.
Détrousser le bourgeois, dessin humoristique d’Abel Faivre (1863-1945)
Source : Collection particulière
Voleurs de jardins
D’autres prélèvent directement les biens à la source : pommes de terre et divers légumes des champs, volailles des poulaillers.
Les pommes et les pêches des jardins de Bagnolet et du 20e arrondissement attisent la convoitise des voleurs « à l’escalade », surpris à franchir les clôtures des étroites parcelles.
Réprimandes
Si les anciennes peines, très rigoureuses, infligées aux coupables (bagne) se sont muées en peines de prison au fil du XIXe siècle, le vol de vivres reste sévèrement réprimé.
MM. Louis Hubert, Alexandre Quinsat et le bien nommé Joseph Asperges, coupables de vols dans les jardins, échoient de trois mois d’emprisonnement et 16 francs d’amende chacun en novembre 1881.
Il n’y a pas de petits profits
Les larcins sont occasionnellement pratiqués par des artisans désireux de se procurer à l’économie les matières premières utiles à leur négoce. Cécile Dadret, matelassière rue Oberkampf, s’empare de lots de laine vendus à l’étalage. Charles Villermet, de la rue des Panoyaux, subtilise à un jeune apprenti de douze ans un lot de feuilles d’or.
Couronnes commémoratives au Père Lachaise, carte postale, début du XXe siècle
Source : Collection Ermitage
Guerre des couronnes
D’autres abusent de leur situation pour flouer la clientèle.
En 1857, Louis Lazare dénonce dans la Revue municipale les pratiques des jardiniers chargés d’entretenir les parterres dans les cimetières. Ce soin est confié par les familles à des intermédiaires parfois peu scrupuleux.
Les plus avides dépouillent les sépultures entretenues par leurs concurrents et facturent aux familles les fournitures dérobées à des monuments éloignés.
Aussi peu recommandables, toutes sortes d’individus se rendent coupables de vols de couronnes. Les échoppes installées rue du Repos et aux abords du cimetière du Père Lachaise regorgent de modèles onéreux et très revendables.