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Vestibule de Harlay

« Là, tout se tient, tout est lié par une pensée claire. L'exécution, comme il arrive toujours, répond à la composition. Elle est belle et pure. On sent l'artiste, chose rare clans notre temps, qui respecte son art et le public. » Le vestibule de Harlay « extérieurement et intérieurement, est l’un de ces monuments qui feront l’honneur de notre temps » [1] affirmait Viollet Le Duc.

Le vestibule de Harlay faisait partie du grand projet d’extension du palais de Justice mené durant près de quarante ans par l’architecte Joseph-Louis Duc (1802-1879). Après la construction des bâtiments de la police correctionnelle (1853), il mit en œuvre celle des Assises, placée au cœur du dispositif ; la nouvelle façade monumentale du Palais devait rivaliser avec celle des architectes de Louis XVI, boulevard du Palais.


[1] Viollet le Duc, cité par Sédille, Paul. « Joseph-Louis Duc, architecte (1802-1879) : notice lue dans la séance d'ouverture du Congrès des architectes à l'Ecole des Beaux-Arts », le 16 juin 1879, extrait de l’Encyclopédie de l’architecture, Paris, Ed Morel, 1879,  p 9.

La guerre de 1870 suspendit le projet, et l’incendie de la commune en 1871 supprima l’une des deux cours d’assises prévues à l’origine. En 1875, le vestibule de Harlay et la façade sur la place Dauphine furent inaugurés. De taille imposante (55 mètres sur 24), il représente un condensé du projet politique que Duc mettait en forme et en ordre.

De l’intérieur, on accède au vestibule directement par les deux grandes galeries qui structurent le palais d’Est en Ouest (la galerie de la première présidence et la galerie des prisonniers, ensuite galerie Lamoignon). D’un côté́, surplombant la première chambre civile de la Cour de cassation, deux statues de Saint Louis et de Philippe Auguste, de l’autre, les statues de Charlemagne et de Napoléon (œuvres de Philippe, Henri Lemaire, 1798-1880). L’escalier central menant à la cour d’assises est décoré́ d’un fronton doté d’une représentation particulière de la Justice avec deux caryatides s’appuyant sur les tables de la Loi (puisque la balance n’est plus tendue en avant les plateaux cherchant l’équilibre mais repliée et associée à l’urne du vote (œuvre de Jean Joseph Perraud, 1819-1876).