Aniane - Colonie pénitentiaire industrielle
La Colonie pénitentiaire industrielle pour garçons d’Aniane ouvre ses portes en 1887 sur le site de l’ancienne abbaye bénédictine fondée au VIIIe siècle par saint Benoît d'Aniane à 30 km de Montpellier dans l’Hérault. Les bâtiments monastiques sont complètement détruits entre 1562 et 1572. Les travaux de reconstruction durent jusqu’à la Révolution. L'église devient ensuite paroissiale, et les anciens bâtiments conventuels sont transformés en filature de coton en 1810. En 1845, l'administration pénitentiaire crée, dans l'ancien enclos abbatial, une maison centrale de détention qui accueillera jusqu’à 800 détenus environ. La maison centrale d’Aniane fonctionnera jusqu’en 1885. En 1886, une colonie pénitentiaire privée ouvre, qui fonctionnera un an seulement.
La colonie pénitentiaire publique accueille des mineurs de 16 à 21 ans qui sont formés à divers métiers industriels, mais aussi au jardinage et à la culture des vignes. L’effectif y est de 266 pupilles en 1919. Transformée en IPES (Institution publique d’éducation surveillée) après l’ordonnance de 1945, Aniane reste malgré tout, comme signalé dans le rapport annuel de l’Éducation surveillée de 1950, une institution qui joue « tant bien que mal le rôle d’institution corrective ». On y reçoit en effet les indisciplinés des autres institutions, les récidivistes et certains mineurs condamnés. À partir de 1952, les élèves sont préparés aux CAP d’ajustage, de tournage, de fraisage, de tôlerie, de serrurerie, de plomberie, de maçonnerie et de plâtrerie et quelques élèves vont même poursuivre un cycle général par correspondance et obtenir le brevet ou le baccalauréat. L'IPES ferme ses portes définitivement en 1994 et le bâtiment est remis aux « domaines nationaux » par la PJJ à la fin de l’année 2000.