Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Le 29 juin 1932, un cultivateur de la Chapelle-Huon (Sarthe), Paul Amiot, est trouvé assassiné dans la chambre du pavillon qu'il habitait seul. Quelques jours après l'assassinat, la femme du cultivateur, est arrêtée et incarcérée au Mans en dépit de ses dénégations. Une femme nommée Faligand rapporte aux gendarmes une conversation qu'elle a entendue le 26 juin et qui s'est déroulée dans le jardin d'une de ses voisines, la femme Vaugeois. Cette dernière s'entretenait avec un nommé Lefèvre, originaire de la région et habitant Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Il était question « d'un homme à faire passer à gauche ». Les gendarmes questionnent alors Lefèvre et la femme Vaugeois, qui déclare qu'à la mort de son mari, elle s'est approprié une somme de 10 000 francs dont elle comptait profiter seule et qu'elle a confié au père Amiot. Mais celui-ci a remis la somme à un notaire qui en fit la répartition entre les héritiers. La veuve Vaugeois, qui est la tante de la femme Amiot, a alors demandé à Lefèvre s'il consentirait à tuer le père Amiot, à condition qu'il ne souffre pas, pour la somme de 200 francs. Le prix a été ensuite ramené à 150 francs, mais le projet n'est pas exécuté en 1931, la femme Amiot mise au courant ayant fait des difficultés. Selon la veuve Vaugeois, la femme Amiot s'est laissé fléchir cette année. La veuve Vaugeois est remise en liberté provisoire le 14 décembre 1932. Elle meurt d'une congestion cérébrale le 26 décembre 1932. Faute de preuves, M. Lefèvre est remis en liberté. L'enquête a permis d'établir que Mme Faligand, qui a fait des aveux, n'a agi que par vengeance en dénonçant M. Lefèvre.

Pour en savoir plus, voir l'article du Petit Parisien du 3 novembre 1932 sur Gallica.