Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Nonce Romanetti, le « roi du maquis », bandit corse qui tenait le maquis depuis 17 ans, est tué dans une embuscade par des gendarmes le 25 avril 1926 à un kilomètre de Lava. En 1900, il est compromis dans une trouble affaire d'enlèvement de mineure, à Sari-d'Orcino, au cours de laquelle il poignarde le père de la jeune fille. Après avoir purgé une condamnation à trois ans de prison, il s'installe comme boucher à Calcatoggio. Accusé par Jules-César Carbuccia de voler les bœufs qu'il débitait, il gagne le maquis, et, en 1913, tue Jules-César d'un coup de fusil. Il abat le bandit Carli qui rançonnait l'habitant, mais aussi les gendarmes Faton et Guglielmi, qui lui donnaient la chasse en 1915. Puis, en 1920, il abat l'inspecteur de police Nougarotis qui le traquait. Son dernier meurtre est celui d'un de ses hommes, Pierangeli, qui avait abusé de son nom pour se faire délivrer des bottes à Ajaccio. Il est condamné à mort par contumace trois fois. Le 29 avril 1928, trois amis du bandit, Dominique Santoni, Perfettini et Bartoli, se rendent chez Madeleine Mancini, la maîtresse de Romanetti, qui réussit à les évincer. Ils se rendent alors chez l'oncle de Madeleine Mancini : Antoine Mancini qui habite tout près. Il est absent. Les bandits, qui veulent de l’argent, ordonnent qu’on aille le chercher. Santoni et Perfettini tirent et tuent Antoine Mancini ainsi que ses deux fils Jean-Marie et Michel. Son fils François réussit à gagner la campagne. Les trois bandits prennent trois mille francs et s'éloignent vers la montagne. Les gendarmes arrivent pour l'enquête. Santoni est arrêté quelques temps après. Perfettini est tué par un gendarme en permission (son cousin !) et Bartoli tombe en 1931, sous les balles d'un industriel de Bastia, M. Simonetti, qu'il avait rançonné. Madeleine Mancini est soupçonnée d’avoir conspiré la vendetta, connue sous le nom de « tuerie de Lava ». Dominique Santoni l’accuse d’avoir remis 6000 francs et promis 9000 francs à Perfettini pour tuer son oncle, à qui elle impute la mort de Romanetti. Madeleine Mancini est arrêtée le 21 juillet 1928, et condamnée aux travaux forcés à perpétuité le 27 février 1929 par la Cour d'assises de Bastia. À la suite d’une longue campagne en faveur de sa grâce, sa peine à perpétuité est commuée en celle de quinze ans de prison le 22 juillet 1936. Elle est graciée le 9 août 1937.

Pour en savoir plus, voir l'article du Matin du 16 novembre 1931 sur Gallica.

Sur Criminocorpus, voir :

• l'article de Détective du 22 mai 1930
• l'article de Détective du 29 mai 1930   
• l'article de Détective du 8 janvier 1931   
• l'article de Détective du 22 janvier 1931   
• l'article de Police Magazine du 16 août 1931   
• l'article de Détective du 19 novembre 1931
• l'article de Police Magazine du 27 mars 1932
• l'article de Détective du 29 septembre 1932
• l'article de Police Magazine du 11 décembre 1932
• l'article de Détective du 27 avril 1933
• l'article de Police Magazine du 22 août 1937