Bibliothèque / Le Petit Parisien (1920-1939) [photographies] / Attentat de la rue Damrémont (1925)

Attentat de la rue Damrémont

Année de publication
1925
Éditeur
Société du Petit Parisien & d’éditions Pierre Dupuy & Cie
Nombre de pages
1
Source
ENAP/CRHCP
Numérisé par
ENAP
Observations

Le 19 avril 1926 s’ouvre le procès des communistes Jean-Pierre Clerc et Marc-Joseph Bernardon, accusés du meurtre de trois des victimes de la tuerie de la rue Damrémont du 23 avril 1925, M. Ricaud, M. Tillet et M. Trullet, employé au contentieux des Forges et Aciéries de la Marine. Outre ces trois victimes, M. Marchal tombe assassiné aussi, et sept autres membres des Jeunesses patriotes sont blessés par balles, toutes tirées par derrière. L'information précise que les balles ayant atteint trois de ces personnes ont été, comme la balle qui a tué M. Trullet, tirées par le pistolet automatique du communiste Clerc. Mais les auteurs de la tuerie ne sont pas identifiés. Ce jour-là, deux réunions se tiennent, l'une au Cirque de Paris, organisée par la Ligue républicaine nationale et l'autre dans les locaux de l'école située au coin des rues Championnet et du Poteau où Pierre Taittinger, député de Paris, président de la section des Jeunesses patriotes de la Ligue des patriotes, devait prendre la parole pour soutenir la candidature de Raoul Sabatier aux élections municipales. A l'extérieur, quelques jeunes gens des groupes patriotes sont invectivés par des communistes. Un jeune homme prévient un commissaire de police présent sur place que la réunion Taittinger est agitée. Plusieurs assistants de la réunion du Cirque de Paris se rendent rue Championnet, mais ne peuvent y entrer. Sur l'invitation de la police, ils continuent à suivre la rue du Poteau. Alors qu’ils viennent de s'engager rue Damrémont, un commandement retentit, et une vingtaine de coups de feu éclatent dans leur dos. Quinze des balles font quatre morts et sept blessés. Ces quinze balles, plus six autres, dont les douilles sont également trouvées rue Damrémont, ont été tirées par quatre pistolets. En dépit de l'enquête, l'accusation ne put inculper que Clerc et Bernardon. Clerc, est arrêté sur les lieux mêmes, alors qu'il fuit un agent qu'il menace d'un revolver. On saisit un chargeur vide dans ses poches, un second chargeur contenant neuf cartouches, un casse-tête taché de sang et, un sifflet. On découvre trois bandes pour mitrailleuse et un casse-tête à son domicile. Clerc soutient qu'il n'a fait feu que trois fois, dont une à blanc, le tout machinalement, sans viser, pour se défendre, parce qu'il a été assailli et roué de coups de canne. Bernardon est aussi arrêté sur l'heure, revolver en main, et de ce revolver, affirme l'expertise, sont parties huit balles, dont les deux qui ont tué MM. Ricaud et Tillet. La défense de Bernardon est que le revolver trouvé sur lui ne lui appartient pas. Il l'aurait ramassé rue du Poteau. Plus de cent témoins sont cités durant ce procès. Bernardon est acquitté et Clerc est condamné à trois ans de prison.

Pour en savoir plus, voir l'article du Petit Parisien du 4 mai 1926 sur Gallica.

Mots-clés
assassinat Paris communistes Bernardon (Marc-Joseph) Clerc (Jean-Pierre)