Collin (Léon) — Les libérés dans l'ancien camp
portrait collectif (bagne, Nouvelle-Calédonie) Nouméa semble aujourd'hui respirer plus librement. Le bagne qui enveloppait la ville n'existe plus. L'air s'en désimprègne peu à peu. L'élément pénal, dont la Nouvelle Calédonie se débarrasse de jour en jour comme d'un parasite, est tout entier renfermé à l'île Nou, dont la visite constitue et sera pendant encore quelques années pour l'étranger nouvellement arrivé ou le touriste. On ne rencontre plus des ces condamnés à l'attitude passive et résignée, circulant librement dans les rues de la capitale, siégeant dans les maisons de commerce comme employé ou au guichet de certaines administrations. Plus de ces corvées pénibles sous le soleil, servant à distraire la population. Quelques libérés haillonneux stationnent seuls au coin des rues ou autour de ces « boîtes à lèpre » que sont la plupart des maisons pauvres de Nouméa. La musique des condamnés, dont l'harmonie justement célébré éveillait à date fixe les échos de la place des cocotiers, n'existe plus que dans les récits des chroniqueurs. Il n'y a plus, si l'on excepte encore les quelques relégués cantonnés à la presqu'île Ducos, qu'un pénitencier dépôt, dont l 'importance décroît de jour en jour, c'est 'île de Nou. (note de l'auteur)
numéro d'inventaire : 2013.24.1.104
Support : H. 9 cm ; l. 12 cm
Créat. Entre 1906 et 1910