Le quotidien de la maison d'arrêt et de correction de Mayenne est lié aux conditions d'incarcération. De profils variés, les détenus exécutent leur peine d'emprisonnement en tenant compte des règles qui régissent les repas, le costume pénal ou le travail en atelier.
4. La prison au quotidien
Plan du chapitre
La prison au quotidien
Le profil des détenus est varié : passagers civils (personnes n'ayant pas commis de délit caractérisé mais que l'on souhaite mettre un temps sous clé : vagabonds, inactifs...) et militaires contrevenants, condamnés ou encore personnes arrêtées pour dettes. Des hommes, des femmes, des vieillards, des indigents n'ayant pas les moyens de se payer des soins ainsi que des enfants sont enfermés derrière ces murs. Les mineurs ne sont en effet pas exemptés de peine d'enfermement.
Dès 1810, si l'on considère qu'il a agi avec discernement, le mineur de moins de seize ans reçoit une peine d'emprisonnement de la moitié ou du tiers de celle décernée à un adulte. Il faut attendre 1912 pour que les mineurs de moins de 13 ans ne puissent plus recevoir de peine.
En raison de l'insalubrité des prisons, une ordonnance royale du 9 avril 1819 crée la Société Royale pour l'amélioration des prisons et forme des commissions de surveillance dans chaque prison départementale. Ces commissions s'intéressent de près aux conditions d'incarcération des prisonniers, aux traitements qu'ils subissent et à la nourriture qui leur est fournie ainsi qu'à l'état des locaux. Ainsi, le sort des détenus semble s'améliorer : la paille des cachots est peu à peu remplacée par des lits.
Les condamnés sont astreints à porter le costume pénal composé d'une veste, d'un gilet et d'un pantalon en droguet (étoffe de laine à bas prix grise ou marron). En complément, le détenu porte une chemise, des sabots, une casquette de feutre gris. La tenue des femmes est composée d'un corset et d'un jupon en droguet, d'une jupe en toile de chanvre, d'une chemise et d'un foulard de toile pour le cou.
Le quotidien carcéral est rythmé par le lever, le travail dans les ateliers, les repas et la promenade. De nombreuses tâches manuelles mais aussi des jeux ou des graffitis sur des matériaux qui leur sont accessibles sont un moyen d'occuper leur temps.
A Mayenne, on trouve des ateliers de filage de tissu et de cardage de laine. Le revenu carcéral permet d'améliorer l'ordinaire et de bénéficier du régime de la pistole.
Ce régime de faveur permet aux prisonniers de s'approvisionner en denrées alimentaires ou, face à un environnement contraint et restreint où l'hygiène collective laisse parfois à désirer, de recevoir un meilleur confort d'incarcération.