Passée la porte, les femmes et leurs enfants étaient immédiatement enregistrés (identités et signalements). Puis elles se déshabillaient et étaient fouillées par la surveillante générale (matron) : leurs bagages leur étaient retirés et si leurs vêtements étaient jugés inadéquats, ils leur étaient retirés également pour être brûlés. Tous leurs biens personnels étaient entreposés dans un magasin et restitués uniquement si elles étaient autorisées à sortir du pénitencier pour être employées au service d'un maître.
À l'entrée du pénitencier se situaient divers logements : la loge du portier, le bureau et le logement du directeur, qui vivait avec sa femme (surveillante générale) et ses enfants. Le reste du personnel était composé d'un prêtre, de deux policiers et du directeur adjoint, désigné aussi comme contremaître (overseer) ainsi que sa femme (surveillante adjointe). Tous deux étaient chargés des condamnées classées à la crime class yard.
L'intérieur de la cour n°1 était séparé en sept petites cours, hébergeant chacune différents bâtiments. Trois d'entre elles accueillaient les bagnardes selon un regroupement basé sur leur comportement. Au fond se situait la troisième classe ou crime class yard, la plus basse dans la hiérarchie du pénitencier. Il s'agissait de femmes transportées une seconde fois, ou ayant observé un mauvais comportement durant leur voyage jusqu'en Australie, ou condamnées par la cour suprême, ou ayant commis des fautes graves à l'intérieur du pénitencier. Ces dernières étaient soumises à un régime alimentaire réduit et leurs jupons et les manches de leurs vestes étaient marqués d'un grand C de couleur jaune.
Celles qui se comportaient bien sous ce régime pouvaient espérer ensuite atteindre la deuxième classe ou probation class. Cette classe était également réservée à celles qui étaient condamnées pour des offenses mineures. Leur régime alimentaire était amélioré et seule la manche gauche de leur veste était encore marquée d'un C de couleur jaune. Venait ensuite la première classe ou assignable class. Cette classe était réservée aux nouvelles venues distinguées pour leur bon comportement durant la traversée, à celles réintégrées au pénitencier après avoir été assignées (mais bien notées) et celles ayant passé avec succès l'épreuve de la deuxième classe. Ces femmes pouvaient alors être récompensées en étant assignées, c'est-à-dire confiées à des colons qui les engageaient comme domestiques avec l'obligation de les vêtir et de les nourrir (mais non de les payer).
Si une condamnée se comportait mal avec son maître, elle était traduite devant un magistrat. La plupart des accusations portées contre elles étaient légères : ivresse, insolence ou absence sans autorisation. Si elle était reconnue coupable, elle était aussitôt reconduite au pénitencier et internée dans la troisième classe (crime class) pour y purger sa peine.
Celle-ci pouvait également être purgée dans une des douze cellules du quartier d'isolement, totalement obscures et avec un régime alimentaire limité au pain et à l'eau.