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Partie II

De la communauté conventionnelle

Texte du 13 juillet 1965, valide depuis le 14 juillet 1965

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1497

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Les époux peuvent, dans leur contrat de mariage, modifier la communauté légale par toute espèce de conventions non contraires aux articles 1387, 1388 et 1389.

Ils peuvent, notamment, convenir :

1° Que la communauté comprendra les meubles et les acquêts;

2° Qu’il sera dérogé aux règles concernant l’administration;

3° Que l’un des époux aura la faculté de prélever certains biens moyennant indemnité;

4° Que l’un des époux aura un préciput;

5° Que les époux auront des parts inégales;

6° Qu’il y aura entre eux communauté universelle.

Les règles de la communauté légale restent applicables en tous les points qui n’ont pas fait l’objet de la convention des parties.

Section I

De la communauté de meubles et acquêts

Texte du 13 juillet 1965, valide depuis le 14 juillet 1965

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1498

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Lorsque les époux conviennent qu’il y aura entre eux communauté de meubles et acquêts, l’actif commun comprend, outre les biens qui en feraient partie sous le régime de la communauté légale, les biens meubles dont les époux avaient la propriété ou la possession au jour du mariage ou qui leur sont échus depuis par succession ou libéralité, à moins que le donateur ou testateur n’ait stipulé le contraire.

Restent propres, néanmoins, ceux de ces biens meubles qui auraient formé des propres par leur nature en vertu de l’article 1404, sous le régime légal, s’ils avaient été acquis pendant la communauté.

Si l’un des époux avait acquis un immeuble depuis le contrat de mariage, contenant stipulation de communauté de meubles et acquêts, et avant la célébration du mariage, l’immeuble acquis dans cet intervalle entrera dans la communauté, à moins que l’acquisition n’ait été faite en exécution de quelque clause du contrat de mariage, auquel cas elle serait réglée suivant la convention.

Article 1499

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Entrent dans le passif commun, sous ce régime, outre les dettes qui en feraient partie sous le régime légal, une fraction de celles dont les époux étaient déjà grevés quand ils se sont mariés, ou dont se trouvent chargées des successions et libéralités qui leur échoient durant le mariage.

La fraction de passif que doit supporter la communauté est proportionnelle à la fraction d’actif qu’elle recueille, d’après les règles de l’article précédent, soit dans le patrimoine de l’époux au jour du mariage, soit dans l’ensemble des biens qui font l’objet de la succession ou libéralité.

Pour l’établissement de cette proportion, la consistance et la valeur de l’actif se prouvent conformément à l’article 1402.

Article 1500

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Les dettes dont la communauté est tenue en contrepartie des biens qu’elle recueille sont à sa charge définitive.

Article 1501

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

La répartition du passif antérieur au mariage ou grevant les successions et libéralités ne peut préjudicier aux créanciers. Ils conservent, dans tous les cas, le droit de saisir les biens qui formaient auparavant leur gage. Ils peuvent même poursuivre leur paiement sur l’ensemble de la communauté lorsque le mobilier de leur débiteur a été confondu dans le patrimoine commun et ne peut plus être identifié selon les règles de l’article 1402.

Article 1502

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Une dette de la femme ne peut être traitée comme faisant partie du passif antérieur au mariage que si elle a acquis date certaine avant le jour de la célébration.

Section II

Des clauses relatives à l’administration

Texte du 13 juillet 1965, valide du 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Version en vigueur au 5 juin 1970

Paragraphe 1

De la clause de la main commune

Texte du 13 juillet 1965, valide depuis le 14 juillet 1965

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1503

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Les époux peuvent convenir qu’ils administreront conjointement la communauté.

En ce cas, les actes de disposition et même d’administration des biens communs, y compris les biens réservés, doivent être faits sous la signature conjointe du mari et de la femme, et ils emportent de plein droit solidarité des obligations.

Les actes conservatoires peuvent être faits séparément par chaque époux.

Paragraphe 2

De la clause de représentation mutuelle

Texte du 13 juillet 1965, valide du 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1504

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Les époux peuvent, par le contrat de mariage, se donner pouvoir réciproque d’administrer les biens communs, y compris les biens réservés.

Les actes d’administration que l’un d’eux a faits seul, en vertu de cette clause, sont opposables à l’autre.

Les actes de disposition ne peuvent être faits que du consentement commun des deux époux.

Paragraphe 3

De la clause d’unité d’administration

Texte du 13 juillet 1965, valide du 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1505

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Les époux peuvent convenir que le mari aura l’administration des biens propres de la femme.

Cette clause a pour effet de faire entrer dans l’actif commun la jouissance des propres de l’un et de l’autre époux, et dans le passif commun les charges usufructuaires correspondantes.

Article 1506

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

La femme n’oblige alors que la nue-propriété de ses propres et ses biens réservés par ses obligations postérieures au mariage, à moins qu’il ne s’agisse d’engagements professionnels ou de dettes qui doivent entrer dans le passif commun selon l’article 1414; auxquels cas elle oblige la pleine propriété de tous ses biens.

Article 1507

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Sur les biens propres de la femme, le mari peut faire seul tous les actes d’administration.

Toutefois, les baux qu’il a consentis sont soumis aux règles prévues pour les baux passés par l’usufruitier.

Article 1508

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Si le mari ne peut, à la dissolution de la communauté, représenter en nature les valeurs mobilières appartenant à la femme, il est comptable de leur estimation à cette date ou du montant des remboursements et amortissements par lui perçus, à moins qu’il ne justifie, soit d’un remploi utile, soit d’une aliénation à laquelle la femme a consenti.

Article 1509

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

La femme peut seule faire des actes de disposition sur ses biens propres, mais lorsqu’elle les fait sans le consentement du mari, elle ne peut disposer que de la nue-propriété de ses biens, si ce n’est pour les besoins de sa profession.

Article 1510

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965 au 26 décembre 1985

Le mari répond envers sa femme de toutes les fautes qu’il a commises dans son administration.

Section III

De la clause de prélèvement moyennant indemnité

Texte du 13 juillet 1965, valide depuis le 14 juillet 1965

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1511

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Les époux peuvent stipuler que le survivant d’eux ou l’un d’eux s’il survit, ou même l’un d’eux dans tous les cas de dissolution de la communauté, aura la faculté de prélever certains biens communs, à charge d’en tenir compte à la communauté d’après la valeur qu’ils auront au jour du partage, s’il n’en a été autrement convenu.

Article 1512

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Le contrat de mariage peut fixer des bases d’évaluation et des modalités de paiement de la soulte éventuelle. Compte tenu de ces clauses et à défaut d’accord entre les parties, la valeur des biens sera fixée par le tribunal de grande instance.

Article 1513

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

La faculté de prélèvement est caduque si l’époux bénéficiaire ne l’a pas exercée par une notification faite à l’autre époux ou à ses héritiers dans le délai d’un mois à compter du jour où ceux-ci l’auront mis en demeure de prendre parti. Cette mise en demeure ne peut elle-même avoir lieu avant l’expiration du délai prévu au titre des Successions pour faire inventaire et délibérer.

Article 1514

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Le prélèvement est une opération de partage : les biens prélevés sont imputés sur la part de l’époux bénéficiaire; si leur valeur excède cette part, il y a lieu au versement d’une soulte.

Les époux peuvent convenir que l’indemnité due par l’auteur du prélèvement s’imputera subsidiairement sur ses droits dans la succession de l’époux prédécédé.

Section IV

Du préciput

Texte du 13 juillet 1965, valide depuis le 14 juillet 1965

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1515

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Il peut être convenu, dans le contrat de mariage, que le survivant des époux, ou l’un deux s’il survit, sera autorisé à prélever sur la communauté, avant tout partage, soit une certaine somme, soit certains biens en nature, soit une certaine quantité d’une espèce déterminée de biens.

Article 1516

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Le préciput n’est point regardé comme une donation, soit quant au fond, soit quant à la forme, mais comme une convention de mariage et entre associés.

Article 1518

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Texte du 13 juillet 1965, en application du 14 juillet 1965 au 23 décembre 1985

Lorsque la communauté se dissout du vivant des époux, il n’y a pas lieu à la délivrance actuelle du préciput; mais l’époux au profit duquel il a été stipulé conserve ses droits pour le cas de survie, à moins qu’il n’y ait eu jugement de divorce ou de séparation de corps prononcé contre lui. Il peut exiger une caution de son conjoint en garantie de ses droits.

Article 1519

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Les créanciers de la communauté ont toujours le droit de faire vendre les effets compris dans le préciput, sauf le recours de l’époux sur le reste de la communauté.

Section V

De la stipulation de parts inégales

Texte du 13 juillet 1965, valide depuis le 14 juillet 1965

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1520

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Les époux peuvent déroger au partage égal établi par la loi.

Article 1521

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Lorsqu’il a été stipulé que l’époux ou ses héritiers n’auront qu’une certaine part dans la communauté, comme le tiers ou le quart, l’époux ainsi réduit ou ses héritiers ne supportent les dettes de la communauté que proportionnellement à la part qu’ils prennent dans l’actif.

La convention est nulle si elle oblige l’époux ainsi réduit ou ses héritiers à supporter une plus forte part, ou si elle les dispense de supporter une part dans les dettes égale à celle qu’ils prennent dans l’actif.

Article 1524

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

L’attribution de la communauté entière ne peut être convenue que pour le cas de survie, soit au profit d’un époux désigné, soit au profit de celui qui survivra quel qu’il soit. L’époux qui retient ainsi la totalité de la communauté est obligé d’en acquitter toutes les dettes.

Il peut aussi être convenu, pour le cas de survie, que l’un des époux aura, outre sa moitié, l’usufruit de la part du prédécédé. En ce cas, il contribuera aux dettes, quant à l’usufruit, suivant les règles de l’article 612.

Les dispositions de l’article 1518 sont applicables à ces clauses quand la communauté se dissout du vivant des deux époux.

Article 1525

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

La stipulation de parts inégales et la clause d’attribution intégrale ne sont point réputées des donations, ni quant au fond, ni quant à la forme, mais simplement des conventions de mariage et entre associés.

Sauf stipulation contraire, elles n’empêchent pas les héritiers du conjoint prédécédé de faire la reprise des apports et capitaux tombés dans la communauté du chef de leur auteur.

Section VI

De la communauté universelle

Texte du 13 juillet 1965, valide depuis le 14 juillet 1965

Version en vigueur au 5 juin 1970

Article 1526

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Texte du 13 juillet 1965, en application depuis le 14 juillet 1965

Les époux peuvent établir par leur contrat de mariage une communauté universelle de leurs biens tant meubles qu’immeubles, présents et à venir. Toutefois, sauf stipulation contraire, les biens que l’article 1404 déclare propres par leur nature ne tombent point dans cette communauté.

La communauté universelle supporte définitivement toutes les dettes des époux, présentes et futures.