Législation / Code civil / Livre III / Titre XVII /

Chapitre I

Du gage

Texte du 16 mars 1804, valide depuis le 26 mars 1804

Version en vigueur au 9 décembre 1852

Article 2073

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Texte du 16 mars 1804, en application du 26 mars 1804 au 1 janvier 1878

Le gage confère au créancier le droit de se faire payer sur la chose qui en est l’objet, par privilége et préférence aux autres créanciers.

Article 2074

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Texte du 16 mars 1804, en application du 26 mars 1804 au 1 janvier 1878

Ce privilége n’a lieu qu’autant qu’il y a un acte public ou sous seing privé, dûment enregistré, contenant la déclaration de la somme due, ainsi que l’espèce et la nature des choses remises en gage, ou un état annexé de leurs qualité, poids et mesure.

La rédaction de l’acte par écrit et son enregistrement ne sont néanmoins prescrits qu’en matière excédant la valeur de cent cinquante francs.

Article 2075

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Texte du 16 mars 1804, en application du 26 mars 1804 au 1 janvier 1878

Le privilége énoncé en l’article précédent ne s’établit sur les meubles incorporels, tels que les créances mobilières, que par acte public ou sous seing privé, aussi enregistré, et signifié au débiteur de la créance donnée en gage.

Article 2076

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Texte du 16 mars 1804, en application du 26 mars 1804 au 1 janvier 1878

Dans tous les cas, le privilége ne subsiste sur le gage qu’autant que ce gage a été mis et est resté en la possession du créancier, ou d’un tiers convenu entre les parties.

Article 2077

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Texte du 16 mars 1804, en application depuis le 26 mars 1804

Le gage peut être donné par un tiers pour le débiteur.

Article 2078

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Texte du 16 mars 1804, en application depuis le 26 mars 1804

Le créancier ne peut, à défaut de paiement, disposer du gage; sauf à lui à faire ordonner en justice que ce gage lui demeurera en paiement et jusqu’à due concurrence, d’après une estimation faite par experts, ou qu’il sera vendu aux enchères.

Toute clause qui autoriserait le créancier à s’approprier le gage ou à en disposer sans les formalités ci-dessus, est nulle.

Article 2079

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Texte du 16 mars 1804, en application du 26 mars 1804 au 1 janvier 1878

Jusqu’à l’expropriation du débiteur, s’il y a lieu, il reste propriétaire du gage, qui n’est, dans la main du créancier, qu’un dépôt assurant le privilége de celui-ci.

Article 2080

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Texte du 16 mars 1804, en application depuis le 26 mars 1804

Le créancier répond, selon les règles établies au titre des Contrats ou des obligations conventionnelles en général, de la perte ou détérioration du gage qui serait survenue par sa négligence.

De son côté, le débiteur doit tenir compte au créancier des dépenses utiles et nécessaires que celui-ci a faites pour la conservation du gage.

Article 2081

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Texte du 16 mars 1804, en application depuis le 26 mars 1804

S’il s’agit d’une créance donnée en gage, et que cette créance porte intérêts, le créancier impute ces intérêts sur ceux qui peuvent lui être dus.

Si la dette pour sûreté de laquelle la créance a été donnée en gage, ne porte point elle-même intérêts, l’imputation se fait sur le capital de la dette.

Article 2082

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Texte du 16 mars 1804, en application depuis le 26 mars 1804

Le débiteur ne peut, à moins que le détenteur du gage n’en abuse, en réclamer la restitution qu’après avoir entièrement payé, tant en principal qu’intérêts et frais, la dette pour sûreté de laquelle le gage a été donné.

S’il existait de la part du même débiteur, envers le même créancier, une autre dette contractée postérieurement à la mise en gage, et devenue exigible avant le paiement de la première dette, le créancier ne pourra être tenu de se dessaisir du gage avant d’être entièrement payé de l’une et de l’autre dette, lors même qu’il n’y aurait eu aucune stipulation pour affecter le gage au paiement de la seconde.

Article 2083

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Texte du 16 mars 1804, en application depuis le 26 mars 1804

Le gage est indivisible nonobstant la divisibilité de la dette entre les héritiers du débiteur ou ceux du créancier.

L’héritier du débiteur, qui a payé sa portion de la dette, ne peut demander la restitution de sa portion dans le gage, tant que la dette n’est pas entièrement acquittée.

Réciproquement, l’héritier du créancier, qui a reçu sa portion de la dette, ne peut remettre le gage au préjudice de ceux de ses cohéritiers qui ne sont pas payés.

Article 2084

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Texte du 1 janvier 1835, en application du 1 janvier 1835 au 1 janvier 1878

Les dispositions ci-dessus ne sont applicables ni aux matières de commerce, ni aux maisons de prêt sur gage autorisées, et à l’égard desquelles on suit les lois et réglements qui les concernent.