Législation / Code civil / Livre III / Titre XVIII / Chapitre II /

Section II

Des privilèges spéciaux sur les immeubles

Texte du 7 janvier 1959, valide depuis le 8 janvier 1959

Version en vigueur au 5 juin 1965

Article 2103

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Texte du 19 décembre 1961, en application du 20 décembre 1961 au 16 juillet 1971

Les créanciers privilégiés sur les immeubles sont,

1° Le vendeur, sur l’immeuble vendu, pour le paiement du prix;

S’il y a plusieurs ventes successives dont le prix soit dû en tout ou en partie, le premier vendeur est préféré au second, le deuxième au troisième, et ainsi de suite;

2° Ceux qui ont fourni les deniers pour l’acquisition d’un immeuble, pourvu qu’il soit authentiquement constaté, par l’acte d’emprunt, que la somme était destinée à cet emploi, et, par la quittance du vendeur, que ce paiement a été fait des deniers empruntés;

3° Les cohéritiers, sur les immeubles de la succession, pour la garantie des partages faits entre eux, et des soulte ou retour de lots; pour la garantie des indemnités dues en application de l’article 866, les immeubles donnés ou légués sont assimilés aux immeubles de la succession;

4° Les architectes, entrepreneurs, maçons et autres ouvriers employés pour édifier, reconstruire ou réparer des bâtiments, canaux, ou autres ouvrages quelconques, pourvu néanmoins que, par un expert nommé d’office par le tribunal de grande instance dans le ressort duquel les bâtiments sont situés, il ait été dressé préalablement un procès-verbal, à l’effet de constater l’état des lieux relativement aux ouvrages que le propriétaire déclarera avoir dessein de faire, et que les ouvrages aient été, dans les six mois au plus de leur perfection, reçus par un expert également nommé d’office;

Mais le montant du privilège ne peut excéder les valeurs constatées par le second procès-verbal, et il se réduit à la plus-value existante à l’époque de l’aliénation de l’immeuble et résultant des travaux qui y ont été faits.

5° Ceux qui ont prêté les deniers pour payer ou rembourser les ouvriers, jouissent du même privilège, pourvu que cet emploi soit authentiquement constaté par l’acte d’emprunt, et par la quittance des ouvriers, ainsi qu’il a été dit ci-dessus pour ceux qui ont prêté les deniers pour l’acquisition d’un immeuble.

6° Les créanciers et légataires d’une personne défunte, sur les immeubles de la succession, pour la garantie des droits qu’ils tiennent de l’article 878.