Avant-propos
En 1989, la diffusion par le CESDIP d’un document de recherche imprimé sous le titre « Les statistiques criminelles de 1831 à 1981. La base DAVIDO, séries générales » donnait une première existence à cette curieuse base de données.
Son titre, ainsi qu’il était exposé dans l’avant-propos de 1989 reproduit ci-dessous, était un hommage à André Davidovitch, auteur de travaux encore fondamentaux sur le fonctionnement de la justice pénale et sur le rôle clé du ministère public. C’est lui qui avait posé les premiers jalons de ce recueil systématique de statistiques issues du Compte général de l’administration de la justice criminelle en France. Et ses publications démontraient l’intérêt de l’approche sur longue durée.
Mais la « base », certes conservée et entretenue sous forme électronique, n’était pas publiée autrement que sous forme de tableaux imprimés, accompagnés de volumineux commentaires à propos des sources (le Compte général principalement et des archives statistiques complémentaires), de la constitution des séries et des règles de cohérence qu’elles respectent. Le passage de l’imprimé au numérique était donc en attente depuis longtemps.
En quoi et comment cette base DAVIDO pouvait-elle devenir une base de données en ligne ? La réponse n’allait pas de soi. Les expériences comparables (sites de diffusion de données statistiques par les instituts de production, projets et réalisation de chercheurs) sont pour la plupart modelées par le formalisme des bases de données informatisées (SGBD). Ceci semble d’autant plus naturel que les données chiffrées actuellement diffusées par les instituts statistiques sont produites avec de tels outils. Mais leur adaptation pour la reprise de volumes publiés au XIXème et au XXème siècle n’est pas sans difficultés tant est marquée la différence d’approche entre la base de données relationnelle et le compte-rendu sous forme de tableaux imprimés.
La mise en ligne proposée par l’équipe de Criminocorpus (Bruno Aubusson de Cavarlay, Bertrand Bordage, Marc Renneville et Sophie Victorien) permet d’accéder facilement aux séries de la base DAVIDO. Elle a pour principe la navigation dans les tableaux de séries présentes dans la base, en conservant le mode d’exposition du document imprimé en 1989 : comme dans le Compte général, la consultation des tableaux permet de suivre la procédure pénale depuis le parquet jusqu’au prononcé des peines et à leur exécution. Ce travail a été effectué dans le cadre de l’ANR Sciencepeine (Projet ANR-09-SSOC-029). Par rapport à l’édition de 1989, chaque série a été enrichie d’une représentation graphique. Il en a été de même pour tous les tableaux permettant ce mode de visualisation. Surtout, les informations nécessaires à la compréhension des données sont présentes sur la page des tableaux et séries ou facilement accessibles par des liens. L’important travail technique réalisé à cette fin redonne donc vie non seulement à ces tableaux de chiffres mais à la démarche de la construction de la base elle-même.
Les séries issues du Compte général pourront être prolongées pour certaines d’entre elles. Mais il ne s’agira pas seulement d’ajouter dans les tableaux une trentaine d’années après 1981. La période couverte ira de la cessation de la publication du Compte général à la disparition du système des cadres statistiques et à son remplacement par un « entrepôt de données ». Période mouvementée du point de vue de l’évolution des « filières pénales » et des possibilités de sérialisation statistique qui devra être documentée avec soin, pour autant que les sources disponibles le permettent.
Bruno Aubusson de Cavarlay
Septembre 2014
Avant-propos de 1989
Publié pour les années 1825 à 1978, le Compte général de l’administration de la justice criminelle représente une source incomparable de connaissance quantitative et qualitative du fonctionnement des institutions pénales.
Notre projet est de rendre disponible et utilisable l’essentiel des renseignements ainsi accumulés. Ce premier rapport livre surtout une grande quantité de chiffres. Plus de deux cents séries statistiques, constituées entre 1831 et 1981 ou pour des périodes plus restreintes, décrivent l’ensemble de l’activité pénale. Tous ces relevés sont maintenant conservés aussi sur support informatique.
Ce travail de reconstitution d’une base de données statistique se poursuivra avec les renseignements par types d’infractions absents de ce premier volume. Ces séries de base ne seront réellement utilisables qu’avec des outils d’interprétation, (séries reconstruites, indicateurs calculés, graphiques) et des grilles de lecture qui feront l’objet d’un second volume. Les chiffres publiés ici sont néanmoins accompagnés d’un important descriptif indiquant, domaine par domaine, la source, les variations de champ, de définition, de conditions de production statistiques et les choix que nous avons faits face aux difficultés qui en résultent.
André DAVIDOVITCH, avait pris l’initiative de cette reconstitution dès la fin des années 1960 au moment de l’apparition de l’informatique dans les sciences humaines. Après une interruption des opérations indépendante de sa volonté, il nous remit le résultat des premiers travaux faits sous sa direction et émit le voeu de nous les voir poursuivre jusqu’à leur terme. Nous avons donc à coeur d’associer son nom à celui des auteurs en le rappelant dans le titre de la base de données en cours de réalisation. Choisir pour cela le surnom que tous utilisaient par affection est pour nous une réponse bien insuffisante à la crainte qu’il avait de ne figurer parmi les auteurs qu’à titre posthume.
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Sources de la base DAVIDO Construction de la base de données Présentation des séries |
Table des matières? |
Séries par ordre des tableaux Séries par ordre alphabétique |