Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Paul Gorguloff (1895-1932), assassin du Président Paul Doumer (6 mai 1932). Condamné à mort et exécuté le 14 septembre 1932 devant la maison d'arrêt de la Santé à Paris. Manuscrit autographe signé « Paul Gorguloff-Natour », « Évangile de la Nature » et poème autographe à la suite signé « Dr Paul Gorguloff (Brede) » et intitulé « Chanson de la mort », 23 pages in octavo pliées en carnet et une page in quarto.

Documents rédigés par Paul Gorguloff durant son incarcération à la maison d'arrêt de la Santé, datés du 6 août 1932. Gorguloff s'y déclare « apôtre de la Vie, fondateur de la Religion de la Nature ». Entre sermons, « Testament », prophéties et proclamations sur sa mission de Sauveur qui lui a été donnée par Dieu, il prophétise une catastrophe mondiale si l’on n’adopte pas cette religion naturaliste. Il en expose les neuf commandements, la grande prière, le calendrier et le rituel liturgique... Il faut aimer chaque créature, ne rien tuer qui ne veut vous tuer, honorer sa mère et ses enfants, garder les idées hautes, ne pas consommer d’alcool, respecter chaque homme, chaque nation et chaque religion, honorer la sainte couleur verte, etc....« Jamais dans ma vie je n’ai été communiste car je ne peut pas accepter l’idée du communisme ! Et ne suis pas le fasciste, car le fascisme c’est le monarchisme ! Mais moi je suis républicain ! (...) le fascisme c’est ma faute, mais c’est n’est pas mon idée politique »...
Le poème de 13 vers, Chanson de la mort, est un adieu au monde au moment où il va rejoindre sa Mère-Nature : « Adieu, le monde ! Adieu amis ! »

Sur l'assassinat du président Paul Doumer, on pourra consulter Amaury Lorin, « Un « régicide républicain » : Paul Doumer, le président assassiné (6 mai 1932) », Criminocorpus , Varia, 2011, URL : http://criminocorpus.revues.org/435