Bibliothèque / Collection Philippe Zoummeroff / Mémoires de Gaudence de Luques, prisonnier de l’Inquisition (1753)

Mémoires de Gaudence de Luques, prisonnier de l’Inquisition

Auteur(s)
Berington (Simon), Dupuy-Demporte (Jean-Baptiste)
Année de publication
1753
Lieu de publication
Amsterdam
Éditeur
s.e.
Nombre de pages
12
Source
Collection Philippe Zoummeroff
Observations

Gravures extraites des Mémoires de Gaudence de Luques, prisonnier de l’Inquisition ; augmentés de plusieurs cahiers qui avaient été perdus à la douanne de Marseille, enrichis des sçavantes remarques de M. Rhedi, & de figures en taille douce.

4 parties en 2 volumes in-12, maroquin rouge, dos lisses ornés de pièces d’armes dorées, pièces de titre et de tomaison de maroquin olive, jolie dentelle dorée encadrant les plats, armes dorées au centre, coupes et bordures intérieures décorées, doublures et gardes de papier dominoté doré, tranches dorées (reliure de l’époque).

Première édition illustrée : elle comprend, en premier tirage, 4 planches hors texte et 4 vignettes, gravées sur cuivre par Fessard d’après Le Lorrain.

Célèbre utopie forgée par un prêtre détenu à la Tour de Londres, Simon Berington (1679-1755).

Le roman anglais (Londres, 1737), bientôt traduit en français par Miltz et le chevalier de Saint-Germain (Paris, 1746), est ici augmenté par Jean- Baptiste Dupuy-Demportes, notamment de prétendus Cahiers trouvés à Marseille. “La traduction est tellement remaniée qu’elle appartient en propre à la littérature utopique française” (Soboul, Utopies au siècle des Lumières).

L’ouvrage s’inscrit dans la lignée de l’Histoire des Sévarambes. Il est aussi tributaire de Thomas More et de Campanella. Simon Berington, alias Gaudence de Luques, décrit un pays inconnu, implanté au coeur de l’Afrique, la Mezzoranie dont les habitants pratiquent une religion naturelle et le communisme. Il n’existe pratiquement pas de lois ni de peine de mort et ce pays de cocagne n’est relié au monde extérieur que par une seule route.

Exemplaire en maroquin décoré de l’époque aux armes de Guillaume II de Lamoignon (1683-1772), chancelier de France en 1750, exilé en 1763 (Oliver, Hermal et Roton, planche 2018).

(Versins, Encyclopédie de l’utopie et de la science fiction, 1984, p. 108 : “Une des utopies les plus célèbres du XVIIIe siècle”.- Lichtenberger, Le Socialisme au XVIIIe siècle, p. 45-47.- Dorbon, Bibliotheca esoterica, n° 1832.- Cohen, 697).

Notice extraite du catalogue Philippe Zoummeroff. Crimes et châtiments (livres - manuscrits - photographies - dessins), Pierre Bergé & Associés, 2014.

Mots-clés
Afrique prêtres XVIIIe siècle Inquisition utopies mythes géographiques