Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Au printemps de l’année 1933, le lieutenant Norman Baillie-Stewart est jugé à Chelsea Barracks pour avoir violé le Official Secrets Act en vendant des secrets militaires à l’Allemagne. Ses méfaits auraient débuté en 1931, quand il rencontre et tombe amoureux d’une Allemande lors d’un séjour de loisirs en Allemagne. Voulant devenir citoyen allemand, il écrit au consul allemand à Londres en lui offrant ses services. Resté sans réponse, il voyage à Berlin sans autorisation et téléphone au ministre des Affaires étrangères allemand demandant à parler à un anglophone. Il entre ainsi en contact avec le major Mueller à la Porte de Brandebourg où il consent à devenir espion pour l’Allemagne. Prétextant des recherches pour l’école militaire, il emprunte à la bibliothèque militaire d’Aldershot des spécifications et photos d’un tank expérimental, le Vickers A1E1 Independent, des notes sur l’organisation du tank et d’unités d’automitrailleuses. Il est accusé aussi d’avoir vendu ces documents à un Allemand connu sous le nom de « Otto Waldemar Obst » (le nom d’espion de Mueller). La cour martiale qui siège à Chelsea du 20 au 28 mars 1933, reconnaît Norman Baillie-Stewart non coupable sur les trois chefs d’accusation qui pouvaient prouver que le délit était purement intentionnel et n’avait pas été commis, et coupable sur les sept autres qui allèguent qu’il a communiqué à un agent étranger, résidant à Berlin, des documents relatifs au matériel défensif de l ’armée anglaise. Elle le condamne à être cassé de son grade et à 5 ans de travaux forcés. Il est libéré de la prison de Maidstone le 20 janvier 1937.

Pour en savoir plus, voir l'article du Petit Parisien du 18 mars 1933 sur Gallica.

Sur Criminocorpus, voir l'article de Police Magazine du 17 février 1935.