2. Coal Mines Historic Site (Saltwater River, Tasmanie)

Plan du chapitre

Coal Mines Historic Site

Coal Mines Historic Site (mines de charbon) constitue un des onze sites historiques qui forment le Australian Convict Sites World Heritage Property.

Les textes sont traduits du Coal Mines Historic Site. Visitor Guide, 2011.

Situé à 20 km au nord de la colonie pénitentiaire de Port Arthur, le site fut ouvert trois ans après celui de Port Arthur. À la fin des années 1830, il produisait la majeure partie du charbon consommé en Tasmanie.

Le site servit également de camp disciplinaire (punishment station) pour les individus ayant commis une infraction grave dans la colonie ou pour ceux qui commettaient régulièrement des délits mineurs. En 1843, près de 579 forçats, 27 soldats chargés de leur surveillance, 35 administrateurs et officiers civils ainsi que 14 de leurs femmes et 90 enfants occupaient les lieux.

Seuls les forçats qui étaient mineurs qualifiés travaillaient à la mine de charbon. Ils déblayaient une moyenne de trois tonnes de charbon par jour ; chaque mineur était accompagné de trois forçats ouvriers chargés d'extraire le minerai de la mine. La plupart des forçats incarcérés sur le site étaient également employés dans les carrières, à la production de chaux ou de charbon de bois, à la construction de bâtiments, à l'entretien des jardins et au débitage du bois. Les autres, les plus qualifiés, étaient employés comme charpentiers, forgerons, cordonniers, tailleurs et tanneurs.

À l'est du square se situaient trois baraquements et, juste en dessous, se situait le magasin d'intendance et les cellules d'isolement (16 cellules).

À l'intérieur de ces cellules, une fois que la porte de sortie était refermée, l'obscurité était totale.

Les forçats punis de cellule étaient autorisés à deux heures de promenade quotidienne et le régime alimentaire consistait en une livre de pain par jour.

Les mineurs occupaient leur propre quartier de baraquements, situé derrière la chapelle.

Les forçats de deuxième classe dormaient dans des dortoirs appelés « baraquements » (huts).

 

Une chapelle se dressait au centre du square, reflétant l'importance de l'instruction religieuse auprès des forçats.

Tous les forçats étaient tenus d'assister à deux offices religieux les dimanches.

La chapelle comprenait également une salle de classe destinée aux enfants et qui accueillait, deux soirs par semaine, les forçats qui y recevaient deux heures d'enseignement.

 

Les logements séparés, construits de 1846 à 1847, étaient destinés à prévenir les rapports homosexuels entre forçats. Ces pratiques étaient suspectées dans tous les pénitenciers australiens, mais tout particulièrement sur le site de Coal Mines du fait du caractère indiscipliné des forçats qui y étaient envoyés. Ces hommes étaient considérés par les autorités officielles comme totalement corrompus. En dépit de l'absence de preuves formelles susceptibles de justifier ces craintes, les autorités demeuraient persuadées qu'il fallait soumettre les forçats à un régime drastique pour empêcher tout rapport homosexuel.

Les soldats étaient chargés de la surveillance des forçats sur place. Leur caserne, construite en 1837, était constituée d'une vaste demeure dotée de vérandas et de dépendances. La garnison comprenait 30 hommes initialement, avant d'atteindre 80 à partir de 1844. Ils disposaient d'un jardin mesurant 15 hectares qui, malgré la faiblesse des précipitations et la pauvreté du sol, était cultivé par les forçats.

La maison du commandant militaire (senior military officer) fut construite de 1837 à 1842. Cet officier commandait la garnison de Coal Mines et vivait avec sa famille dans cette maison qui comprenait six chambres, une étable, un jardin et des dépendances. Il était également magistrat et chargé de la discipline des forçats.

Le puits principal (main shaft) a été creusé de 1843 à 1845 et mesurait environ 92 mètres de profondeur. Il était constamment inondé et des forçats devaient activer chaque jour plusieurs pompes pour le vider.

Plus tard, les pompes furent remplacées par un moteur à vapeur alimenté par un chaudière située à côté du puits. Tout près du puits se situait également un sémaphore, construit en 1836.

La méthode pour faire descendre deux mineurs dans le puits consistait à les faire asseoir d'un côté et de l'autre d'une barre en fer reliée à une chaîne. Les mineurs étaient ensuite expédiés au fond du puits au moyen d'un treuil. Le mineur disposait d'un « coureur » (runner out) qui recueillait le charbon dans une boîte et l'amenait à un autre forçat qui la transportait au pied de la double voie (double road). Là, des « ânes » (donkeys), c'est-à-dire des forçats chargés de tirer des petites charrettes, charriaient les boîtes jusqu'à la sortie du puits : trois hommes poussaient et un tirait au moyen d'un harnais de cuir relié à des chaînes rivées à la charrette. Le travail était extrêmement dur et les accidents très nombreux.

Le charbon était ensuite dirigé vers un plan incliné (inclined plane). À la sortie du puits, le charbon était recueilli sur une plateforme et transporté au moyen d'un train dont les rails couraient le long du plan incliné. Les wagons étaient reliés à un câble qui permettait de les remonter une fois vides. Le charbon était ensuite acheminé jusqu'à une jetée. Le site comptait ainsi quatre jetées construites de 1833 à 1842 : deux se situaient près du square, une troisième se situait au pied du plan incliné et une quatrième près du magasin d'intendance.

Une carrière, située au-dessus du plan incliné, témoigne du travail effectué par les forçats : des blocs de pierre à demi achevés ont été abandonnés après la fermeture de la mine.

Le magasin d'intendance (Commissariat Store) fut bâti en 1842. Le premier magasin d'intendance se situait dans le square, ce qui entraînait de nombreux vols de la part des forçats. Pour les en empêcher, il fut reconstruit à l'écart du site, au bord de l'eau, à la pointe Plunkett. Il comprenait deux étages et pouvait contenir des provisions pour 2 000 hommes.

Le site n'était pas rentable et connaissait de graves problèmes de discipline vis-à-vis des forçats. Les autorités décidèrent donc de le louer à des particuliers en 1848. Grâce à la faiblesse du loyer, les nouveaux propriétaires réussirent à en tirer un maigre profit jusqu'en 1877. Puis le site fut définitivement fermé en 1901.