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La Salle des Pas Perdus a remplacé la « Grand’ Salle » médiévale et constitue depuis le XIIIe siècle le cœur du Palais de Justice de Paris. Véritable lieu de transition entre le monde extérieur et la sphère judiciaire, elle se compose de deux imposantes nefs délimitées par une rangée d’arcades en plein cintre aux dimensions imposantes (73m sur 27m). Edifiée sur ordre de Philippe Le Bel en 1298, la Salle des Pas Perdus a été victime de nombreux incendies, et a fait l’objet de plusieurs reconstructions au cours des siècles. La version actuelle de la salle est l’œuvre des architectes Duc et Dommey. Inaugurée en 1875, elle présente trois monuments intéressants : le monument à Malesherbes (1826) de Jacques Edmée Dumont, la statue de l’avocat Berryer (1879) œuvre de Chapu, et le Monument aux Morts (1922) exécuté par Bartholomé.
À la fin du XIIIe siècle, Enguerrand de Marigny fut chargé d’agrandir le palais de la Cité pour fournir un cadre prestigieux à la résidence et à la justice royale ; l’édification de la « Grand’Salle » allait donc de pair avec la construction des tours de César et d’Argent, et entre elles de la « Grand’ Chambre du Parlement ». L’unité de l’ensemble était assurée par de longues galeries, et notamment celle des merciers (ou mercière) reliant la grand’salle et les bâtiments judiciaires à la Sainte Chapelle, et celle des prisonniers la reliant au logis du roi.
Pièce maîtresse du nouveau Palais voulu par Philippe Le Bel, la « Grand’ Salle » était construite sur deux étages. L’étage inférieur était voûté, composé de cinq travées de colonnes en pierre et dédié à l’intendance et à la domesticité du Palais (l’actuelle salle des gardes de la Conciergerie), alors que l’étage supérieur (connu grâce à une gravure d’Androuet du Cerceau) était construit en bois et d’une superficie exceptionnelle (près de 1800 m²). La salle haute était partagée en deux nefs séparées par une rangée de huit colonnes et piliers, décorée de cinquante-huit statues polychromes à l’effigie des rois de France, elle mettait en scène la filiation mérovingienne et carolingienne de la dynastie capétienne. Salle d’apparat du palais capétien, la « Grand’Salle » constituait un espace multifonctionnel, antichambre du parlement, salle de banquet et de cérémonies royales.
La salle haute fut partiellement puis totalement détruite par deux incendies au début du XVIIe siècle ; et Louis XIII chargea l’architecte Salomon de Brosse de sa reconstruction en gardant le principe des deux nefs accolées. Mais l’incendie de 1776, puis un siècle plus tard l’incendie de la Commune en mai 1871 eurent raison de la « Grand Salle ». La « salle des pas perdus » des architectes Duc et Dommey fut Inaugurée en 1875.