Commentaire de Christiane Lesage (Comité flamand de France) :
"Comme toutes les abbayes médiévales, Loos comprenait une église dont le choeur était orienté vers l'est. Les bâtiments conventuels étaient, ici, disposés au sud du lieu du culte ; c'était le cas le plus fréquent. Cette disposition correspondait à une logique d'utilisation : la sacristie, la salle capitulaire et, à l'étage, le dortoir étaient assujettis à une utilisation fréquente du sanctuaire. Quant au cloître, hormis le rôle religieux qu'on lui connaît, il faisait office de lieu de circulation. C'est cette disposition que nous pouvons lire sur cette gouache. La vue est prise au sud. Au premier plan, la Deûle coule de gauche à droite"
1. Le temps de l'abbaye
Plan du chapitre
Abbaye de Loos
Ce plan d'assemblage offre une vue complète de Loos et de l'emplacement de l'abbaye, excentrée, en haut à gauche. La Deûle marque la limite de commune avec Sequedin.
Commentaire de Christiane Lesage :
Cette lithographie de L. Danel d'après un dessin de Brun-Lavaine montre, en arrière de la porte, une grande partie de l'abbaye, dont l'église. Le clocher de charpente est encore présent.
Commentaire de Christiane Lesage :
Dans un cadre ovale, la scène montre la porte précédée par le chemin qui, venant de la grand-route de Lille à Béthune, franchit la Deûle au moyen d'un pont à l'arche simple. L'environnement est champêtre.
Représentée ici sur une carte postale, cette porte restait au début du vingtième siècle l'un des vestiges les plus remarquables (et les plus visibles de l'extérieur) de l'ancienne abbaye, liée depuis le XIXe siècle à l'histoire pénitentiaire.
Commentaire de Christiane Lesage :
Cette vue a été prise au moment de la démolition de l'édifice (années 1950-1960). La belle façade, totalement en pierre, comporte deux étages, chacun divisé en trois parties diversement traitées. Les deux niveaux sont séparés par un entablement important dont la frise est légèrement bombée. Un fronton triangulaire couronne le second niveau; il est orné de sculptures. La partie centrale de la façade est plus large que les deux autres. Elle accueille l'entrée au rez-de-chaussée. Des encadrements en saillie occupent les parties latérales où ils devaient accueillir des plaques commémoratives protégées par des tablettes à consoles au tracé vigoureux et où ils devaient être surmontés de panneaux sculptés (l'état des lieux montré par la photo laisser planer quelques incertitudes).
Commentaire de Christiane Lesage :
Contrairement à ce qu'aurait pu indiquer la façade divisées en trois parties (cf. vue précédente), l'église n'avait qu'une seule et large nef composée de quatre travées. Le choeur en avait autant et c'était légitime puisque c'était là que se tenaient les religieux, tant pour la messe que pour les offices de nuit et de jour. Chaque bras de transept avait deux travées terminées par un hémicyle comme le choeur. Enfin, à l'est se trouvait une chapelle, aux trois-quarts hors de l'oeuvre. Sauf la façade évoquée précédemment, le reste de la construction a été faite en brique sur soubassement de grès, avec pierre aux encadrements des baies et aux plats des contreforts. Le terrain de football qui s'est installé sur son emplacement donne une idée de l'importance qu'elle avait au sol. Il y manquera toujours, cependant, le volume qui devait être impressionnant, notamment lorsqu'on arrivait du Nord.
Commentaire de Christiane Lesage :
Ce dessin, pris de l'ouest, montre l'église et les bâtiments conventuels. Il donne une bonne idée de l'importance des constructions. Elles s'étendaient sur environ 130 mètres de longueur. L'église dont le frontispice, large d'une quinzaine de mètres, s'élevait sur deux niveaux, domine l'ensemble, notamment par son clocher qui, jusqu'à sa pointe, double la hauteur. Vingt-cinq ouvertures éclairent le bâtiment principal sur une longueur de cent mètres. Cette représentation, qui était une forme d'abstraction, puisque n'y figurent pas les bâtiments annexes, volontairement absents, n'est plus possible aujourd'hui qu'un haut mur se dresse entre l'abbaye-prison et le spectateur. À noter que l'échelle est, ici, notée en mètres, mais que le tracé linéraire s'échelonne sur 12 mètres (et non 10): vieux réflexe d'un temps où les mesures étaient un multiple de 12.