Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Convaincu qu’Alfred Dreyfus a écrit le bordereau lui ayant permis de livrer aux autorités allemandes des informations secrètes relatives à l’organisation de l’armée française, Alphonse Bertillon tente de percer le mystère de sa fabrication. Selon lui, le mot « intérêt » - récupéré dans une lettre rédigée par son frère (Mathieu Dreyfus) - constitue une « clef » ayant permis à Alfred Dreyfus de déterminer une « chaîne ». Si on superpose sur cette chaîne une autre chaîne (celle du kutsch : réglette graduée à plusieurs face servant à convertir les échelles sur des cartes d’état-major), on obtient un « gabarit » à partir duquel Alfred Dreyfus a forgé le bordereau en mélangeant son écriture à celle de son frère. Ces documents sont élaborés par le Laboratoire d’identification graphique du service de l’Identité judiciaire pour comparer par superposition la façon dont certains mots sont rédigés grâce à la fabrication d’une technique inventée par Bertillon : « une espèce de verre souple d’une transparence absolue qui reproduit l’écriture comme sur un vitrail, avec l’exactitude la plus grande ».