Bibliothèque / Collection Philippe Zoummeroff / Les héros du devoir : le gardien de la paix Poisson (1894)

Les héros du devoir : le gardien de la paix Poisson

Année de publication
1894
Lieu de publication
s.l.
Éditeur
s.e.
Nombre de pages
1
Source
Collection Philippe Zoummeroff
Observations

Hommage au gardien de la paix François-Julien Poisson, décoré de la légion d'honneur en 1894.Feuille séparée. Date incertaine. Signé Camille Claus, qui fut rédacteur en chef du Journal parisien à partir de 1900.

" Tout le monde a encore présente à la mémoire la tragique arrestation d'Émile Henry, opérée, le 11 février 1894, par le gardien de la paix Poisson. Après avoir jeté une bombe dans la salle du café de l'hôtel Terminus, cet anarchiste prit la fuite et fit feu sur les personnes qui le poursuivaient. Poisson, grièvement blessé, eut l'énergie de saisir le meurtrier et de le maintenir jusqu'à l'arrivée de ses collègues ; puis, pendant qu'on maîtrisait le fuyard, il s'affaissa sur le sol. On le transporta aussitôt à l'hôpital Beaujon, où les médecins appelés à l'examiner reconnurent qu'il avait reçu trois balles : deux n'avaient point pénétré dans les chairs; la troisième avait atteint l'abdomen et était venue par ricochet se loger entre deux côtes dans le dos; elle put être extraite. Le blessé fut ensuite ramené à son domicile, rue Saint-Louis-en-l'Ile, 51.
Le Ministre de l'Intérieur tint à honneur d'apporter lui-même ses félicitations au courageux agent qui fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. Sur le décret signé à cette occasion, le 14 février 1894, par le Président de la République, on relève cette mention : « Services exceptionnels; a été blessé en procédant dans des conditions particulièrement périlleuses à l'arrestation d'un criminel. »
M. Lépine, le Préfet de Police actuel, accompagné de trois fonctionnaires de la Préfecture, se rendit auprès de Poisson et lui épingla, lui-même, le ruban de la Légion d'honneur sur la poitrine.
Une fois rétabli, Poisson reprit, comme sous-brigadier, son service à la brigade des voitures.
Voici, d'ailleurs, les indications que nous avons relevées à son sujet : Poisson FRANÇOIS-JULIEN, né à Paris, le 8 avril 1860.
Incorporé le 10 décembre 1881 au 2e régiment d'infanterie de marine et renvoyé dans ses foyers le 14 mars 1886, avec le grade de sergent.
Gardien de la paix 1er octobre 1889.
Sous-brigadier 20 février 1894.
Titulaire de la médaille du Tonkin et décoré de l'ordre du Cambodge, il avait été proposé pour la croix de la Légion d'honneur au cours de la campagne à laquelle il prit part en Indo-Chine.

Extrait de Histoire du corps des gardiens de la paix : ouvrage publié sous les auspices de M. Louis Lépine,... / Alfred Rey et Louis Féron,... ; [éd.] Ville de Paris ; préf. de M. Waldeck-Rousseau, 1896, p. 612-613 (voir sur gallica).

Mots-clés
arrestation Légion d'honneur XIXe siècle anarchisme Poisson (François-Julien) Henry (Émile)