Bibliothèque / Le Petit Parisien (1920-1939) [photographies] / Affaire Papin (1933)

Affaire Papin

Année de publication
1933
Éditeur
Société du Petit Parisien & d’éditions Pierre Dupuy & Cie
Nombre de pages
14
Source
ENAP/CRHCP
Numérisé par
ENAP
Observations

Le 2 février 1933, deux sœurs, Christine et Léa Papin, domestiques au service de René Lancelin, ancien avoué honoraire et administrateur à la Mutuelle au Mans, assassinent leur patronne Léonie Lancelin et sa fille Geneviève dans leur luxueux hôtel particulier au 6 rue Brugère dans le quartier des Jacobins au Mans. Ce soir-là, toute la famille devait se retrouver à 19 heures chez M. Rinjard, avocat au barreau du Mans et beau-frère de René Lancelin. L'ancien avoué s'y rend seul, mais, constatant le retard important de sa femme et sa fille, il se met en route vers la rue Brugère avec son beau-frère. Trouvant la porte verrouillée, ils alertent la police. Sur le palier du premier étage, M. Lancelin découvre les deux corps de sa femme et sa fille. Léonie Lancelin a la tête broyée et les bras et les jambes des deux victimes ont été tailladés à coups de couteau. Les policiers se dirigent vers la chambre des bonnes, qui, entendant du bruit sur le palier, leur ouvrent la porte. Elles avouent avant même d’être interrogées. Elles font le récit de leur double crime : elles ont utilisé l'après-midi à repasser quand les deux patronnes sont rentrées vers 19 heures. Léonie Lancelin leur fait des reproches parce que l'électricité est éteinte dans l'escalier. Un plomb avait sauté. Christine Papin poursuit seule en racontant que Léonie Lancelin s’est précipitée sur elle et l’a giflée. Christine rétorque en lui tapant sur le crâne. Voyant sa mère tomber, Geneviève intervient. Léa intervient aussi, et s’ensuit une bagarre générale. Perdant le contrôle de leurs gestes, les sœurs s’emparent de couteaux et d'objets de cuisine pour se défendre. Puis, voyant que les Lancelin ne bougeaient plus, elles s’enferment dans leur chambre. L'instruction dure 25 semaines. Le procès s'ouvre le 28 septembre 1933 aux assises du Mans et dure une journée. Malgré la demande de la défense d'une seconde expertise psychiatrique, les jurés souscrivent immédiatement au point de vue des experts Schutzenberger, Truelle, et Baruk qui considèrent que les deux sœurs sont parfaitement saines d’esprit. Le 29 septembre 1933, Christine Papin est condamnée à mort pour double meurtre et Léa Papin à dix ans de travaux forcés et vingt ans d'interdiction de séjour pour meurtre avec collaboration. Christine Papin est graciée le 22 janvier 1934, et sa peine commuée aux travaux forcés à perpétuité. Elle est alors transférée à la prison centrale de Rennes, puis est hospitalisée le 25 mai 1934 à l’asile public d’aliénés Saint-Méen de Rennes où elle sombre dans la schizophrénie.

Pour en savoir plus, voir l'article du Petit Parisien du 30 septembre 1933 sur Gallica.

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Mots-clés
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