Deux affaires « essonniennes »
La « bande à Renard »
Elle sévit dans les départements du Loiret, Eure-et-Loir et Seine-et-Oise aux environs de Dourdan. Le point de rencontre des membres était situé à l’auberge du Val-Saint-Germain. Fin décembre 1763, ils attaquent la ferme de Villeneuve à Sermaise, et assassinent cinq personnes, deux femmes et trois hommes. Ils sont rapidement arrêtés et incarcérés à la prison royale de Chartres.
Dans le premier interrogatoire, Renard nie sa présence à Villeneuve et déclare ne connaître aucune des victimes ; dans le deuxième interrogatoire, il livre enfin ses complices : Le Jardinier de Chastenay, La Blette, Le Guespin, le Soldat, le petit Etienne, le Limousin et le Jobiat.
L’arrêt du Parlement du 26 février 1766 condamne à mort Jean-François et trente-et-un de ses complices. Le reste de la bande émigre alors dans la forêt de Montargis, et leur nouveau chef, Robillard, est à son tour condamné en 1783.
L’ « affaire Jacques Guillaume Simonneau »
Marchand-tanneur dirigeant une entreprise de près de 80 personnes avant la Révolution, élu maire d’Étampes en 1791, Jacques Guillaume Simonneau est confronté le 3 mars 1792 à une émeute frumentaire sur la place du marché.
Le maire reçoit une députation le matin, mais maintient des forces de répression afin d’interdire l’accès de la ville aux émeutiers ; ces derniers arrivent néanmoins à la porte Saint Jacques avant lui et en bloquent le passage. Brandissant la menace de la loi martiale et après avoir fait les sommations, le maire ordonne d’ouvrir le feu – ce que la troupe refusa. Le troisième acte se déroule sur la place du marché : une mauvaise exécution d’une manœuvre permet aux émeutiers d’entrer dans la brèche de la colonne, et de frapper et tuer Simmonneau. La cocarde du défunt est exhibée fièrement par les émeutiers. À 15 heures, le corps du maire est transporté pour autopsie, et le soir même, un procès-verbal rédigé.
Ce fait divers étampois eut un retentissement national : s’y forgea le mythe du martyr mort en héros pour la défense de la loi. Robespierre et Marat vilipendèrent en revanche l’« accapareur », l’« ouvrier de la famine ».