Parcours d'exposition dédié à la ville de Saint-Laurent du Maroni
Source : David Foessel
Au-delà de l’exposition sur le bagne, le CIAP consacre deux espaces d’expositions permanents à l’histoire de la Ville et à l’histoire du territoire. Ainsi, le CIAP s’adresse à un public large et multiculturel, aux généalogistes, aux enfants et petits-enfants de bagnards. Au-delà du lieu de mémoire, elles donnent des clefs de lecture permettant de comprendre l’histoire de la ville, mais également l’époque contemporaine, celle des communautés plurielles qui la composent. Dans la case 12, voisine du parcours d’exposition sur le bagne, celui sur l’histoire de la ville donne une place importante aux habitants de Saint-Laurent-du-Maroni, se racontant au sein d’une galerie de portraits et témoignant des parcours de migrations. Un des enjeux du projet scientifique et culturel a été d’ouvrir le lieu sur la ville et son fleuve. Il s’agit de permettre à une population qui peut percevoir cette histoire comme exogène de se réapproprier le lieu, en lui donnant une place privilégiée au sein du parcours d’exposition.
Parcours d'exposition dédié à la ville de Saint-Laurent du Maroni
Source : David Foessel
Collecte d’entretiens et galerie des dons
A partir de 2009, une large collecte d’entretiens et de formation à la collecte d’archives orales a été menée en collaboration avec les habitants de Saint-Laurent-du-Maroni, chargés de se raconter et de raconter l’histoire des lieux et des quartiers. Une galerie de portraits a été constituée au sein des anciennes cellules d’une case du camp. Dix Saint-Laurentais y relatent ainsi leur parcours de migration à Saint-Laurent-du-Maroni. Chaque cellule est aménagée comme un lieu de vie. Tout visiteur devient l’auditeur d’un récit à partir d’un portrait sonore ou vidéo et découvre des photographies, souvenirs, objets (confiés par le témoin) illustrant une histoire particulière reliée à une culture amérindienne, bushinenguée ou encore créole. Cette démarche participative a permis de faire entrer au musée, et au Camp de la Transportation, des communautés et un public peu familier du concept de musée.
Parcours d'exposition dédié à la ville de Saint-Laurent du Maroni
Source : David Foessel
Parcours d'exposition dédié à la ville de Saint-Laurent du Maroni
Source : David Foessel
Parcours d'exposition dédié à la ville de Saint-Laurent du Maroni
Source : David Foessel
Parcours d’exposition dédié au bagne, années 2010
Source : David Foessel
Parcours d'exposition dédié à la ville de Saint-Laurent du Maroni
Source : David Foessel
Activités culturelles, années 2010
Source : Collection CIAP de Saint-Laurent-du-Maroni
Les activités artistiques et culturelles : de nouveaux publics
Un des enjeux du projet scientifique et culturel a été d’ouvrir le lieu sur la ville, de permettre de donner un sens fédérateur au site à travers des activités scientifiques, pédagogiques, culturelles, artistiques, tels que le théâtre, le conte et la lecture, la formation à l’image et au documentaire. Construire un réel centre d’interprétation lié au patrimoine matériel et immatériel de la Ville, tel a été l’enjeu majeur du projet culturel. Le projet s'est étendu dès lors au-delà des murs du Camp, au territoire de l’ancienne commune pénitentiaire, intégrant les berges du Maroni, la forêt, les abattis, la ville, ses quartiers et ses villages. En confrontant les regards, les pratiques artistiques et culturelles sur ce lieu d’enfermement, en ouvrant le site sur la Ville et le Fleuve, la collectivité entend faire du Camp de la Transportation un lieu culturel d’excellence sur le territoire de la Guyane.
Activités culturelles, années 2010
Source : Collection CIAP de Saint-Laurent-du-Maroni
Un projet en devenir
Ce sont ces publics qui vont décider de l’avenir du CIAP. Leur variété et leurs attentes diverses obligent à relier des réponses en un discours cohérent, en un récit convainquant. Il faut dépasser l’anecdote pour atteindre à une compréhension globale qui relie le temps à l’espace, la mémoire familiale à une histoire partagée, l’appartenance communautaire à la curiosité de l’autre. Nulle part ailleurs dans le monde des vestiges d’un passé pénitentiaire ne sont à ce point intégrés à un tissu urbain d’aujourd’hui et cette situation n’admet ni désinvolture, ni faux-fuyant. Le vaste porche de brique toujours surmonté de l’inscription « Camp de la Transportation », longtemps synonyme d’enfermement se transforme en un lieu de plus en plus ouvert, respectueux d’une histoire humaine souvent tragique et qui oblige, d’autant à l’imagination, à l'échange et à la création.