Le crime est en France l’infraction la plus grave (assassinat, viol, vol avec usage d’une arme, etc.), au-delà de la contravention et du délit, la distinction entre crimes et délits datant du XVIIIe siècle.
Livre des faiz Monseigneur saint Loys montrant des scènes de massacre en 1230 lors du siège de Chaource par les comtes de la Marche et de Bretagne en rébellion contre saint Louis et Blanche de Castille la régente, XVe siècle.
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Source : Bibliothèque nationale de France, ms fr. 2829, fol. 9 v.
Beccaria (Cesare Bonesana), Dei delitti e delle pene. 1786, Paris.
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Source : Collections Bibliothèque municipale de Rouen
Voltaire, Commentaires sur le Traité des délits et des peines. Par Cesare Bonesana Beccaria, 1766
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Source : Collections Bibliothèque municipale de Rouen
Grand coustumier du pays et duché de Normendie
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Source : Archives départementales de Seine maritime, J 1117 et 28 F 2
Grand coustumier du pays et duché de Normendie
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Source : Archives départementales de Seine maritime, J 1117 et 28 F 2
Grand coustumier du pays et duché de Normendie
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Source : Archives départementales de Seine maritime, J 1117 et 28 F 2
Le mot « crime », du latin « crimen » - chef d’accusation -, apparaît au XIIe siècle. Plusieurs mots renvoient alors à cette notion, grave transgression de la norme juridique d’un système social : méfaits, vilaines oeuvres, etc. Au Moyen Âge et à l’époque moderne, les pires crimes sont les « grandes causes », relevant de la haute justice : incendies, assassinats, faux-monnayage, actes de violence envers enfants et femmes enceintes, rapts de femmes, viols de vierges, etc.
La violence revêt alors un sens différent et la définition du crime est plus large qu’à notre époque : ainsi un vol pouvait être plus grave qu’un homicide, et le blasphème, la sorcellerie, l’hérésie, l’adultère, l’inceste, le sacrilège ou l’homosexualité étaient perçus comme des crimes, contrairement à nos jours, du
moins en France, où ils sont soit perçus comme des contraventions ou délits, soit ne relèvent plus de la justice. En effet, la notion de crime est relative, selon les époques et les territoires. Ainsi, des meurtres commis pour réparer un honneur outragé ne constituaient pas forcément une transgression pour les gens de l’époque moderne ou même du XIXe siècle. De même en France, l’avortement a été longtemps, du point de vue pénal, considéré comme un crime.
Enfin, les crimes étant des atteintes à l’ordre public et aux intérêts de l’État, leurs auteurs étaient jadis « châtiés », c’est-à-dire soumis à un traitement - châtiment, du latin castus, pur – moral ou corporel plus ou moins violent pour les dissuader de récidiver. C’est l’italien Beccaria, avec son traité Des délits et des peines (1764) traduit et commenté par Voltaire, qui fonde le droit pénal moderne en privilégiant la proportionnalité de la peine au délit, et condamne la peine de mort et la torture. Il prône le système des amendes à la place des châtiments pour les petits délits et contraventions.
Passages sur l’emprisonnement des gens, le bannissement des malfaiteurs, les meurtres, les vols, les trahisons du duc et liste des amendes pécuniaires de réparation dues entre simples personnes selon les crimes et délits commis (un coup de poing 12 deniers, prise à la gorge à 1 main 5 sous, prise à la gorge à deux mains 10 sous, simple plaie 36 sous, plaie à la tête au-dessus des dents 72 sous, bras ou jambes rompus 4 livres, etc.), XIVe et XVe siècles.