L’inventaire des faits divers de l’Est parisien livre un tableau haut en couleurs des abus, larcins et « voleries » commis au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du siècle suivant.
Au marché, à l’église et au cimetière, les mouvements de foule sont propices au vol à l’étalage ou à la tire.
Dans les parcelles cultivées, l’abondance des fruits et légumes maraîchers inspire les vols à l’escalade ou « délits des champs ».
Les caves à vin du maître suscitent la convoitise de l’apprenti hébergé à domicile.
L’artisan dérobe ses outils à l’aide inattentif, la couturière rafle des matériaux utiles à son négoce.
Dans les arrière-cours, les agents de l’État traquent les marchandises illicites et les allumettes de contrebande, souvent de meilleure qualité que les produits autorisés.
Rumeurs et calomnies
Si le vol reste sévèrement réprimé, la médisance et la calomnie ne sont pas les moindres des méfaits.
Les insultes échangées au lavoir entre employés et clients mécontents se soldent par des procès en diffamation. À l’hospice, les querelles entre factions de pensionnaires dégénèrent en pugilats.
Dans la rue, les comportements indécents et les rixes des cabarets mobilisent à toute heure les gardes champêtres et les sergents de ville, futurs gardiens de la paix.