Les justices royales et seigneuriales, se matérialisent encore, comme au Moyen Âge, par les lieux d’exécution et d’exposition concrétisés : les fourches ou piliers de justice. Les fourches patibulaires, formées par plusieurs piliers en pierreet des traverses en bois horizontales, sont placées au bord des routes, souvent en hauteur, afin de matérialiser les limites des seigneuries et des territoires de justice. Le nombre de piliers varie selon l’importance de la seigneurie. Le seigneur de Pont-de-Vaux, reçoit dès 1521 le droit d’ériger des fourches à 4 piliers et tous les instruments de l’exercice de la juridiction. Le marquisat de Bâgé-le-Châtel, a, quant à lui, des fourches à trois piliers, comme celui de Saint-Rambert-en-Bugey. Les fourches sont aussi un symbole du rôle politique du seigneur justicier.
A partir du 16e siècle, l’exécution a lieu de plus en plus souvent en ville et le corps n’est qu’ensuite exposé sur les fourches, afin de montrer le crime puni par la justice et de servir d’exemple pour la communauté. Mais leur rôle d’exécution des peines est de moins en moins fréquent, car la condamnation à mort reste rare en proportion des affaires criminelles jugées. Tombées peu à peu en désuétude, elles cessent d’être utilisées à la Révolution.
Ces constructions ont laissé des traces, de nos jours, dans les paysages et dans la toponymie : les pierres de Courmangoux (Revermont), le pilier de justice de Genay (dans le Rhône, anciennement dans l’Ain) ou de nombreux noms de lieudits « Les Fourches », comme à Gex, Saint-Trivier-sur-Moignans ou Songieu.
Aujourd'hui, le château se situe sur la commune de Dompierre-sur-Veyle. La légende indique : « pilier de justice qui sépare celle de Montugon planté sur les terres du seigneur de Belvey ». Les terres du baron de Belvey étaient limitrophes de celles de la seigneurie de Monthugon, appartenant aux religieux de l’abbaye cistercienne de Chassagne (commune de Crans).