Cette exposition virtuelle reprend en partie l’exposition Fichés ? Photographie et identification du Second Empire aux années 1960, organisée aux Archives nationales, hôtel de Soubise, du 27 septembre au 26 décembre 2011.
Certains documents originaux, du fait de leur caractère sensible, ne figurent pas dans ce parcours d’exposition. De même, pour un certain nombre de documents postérieurs à 1918, les patronymes ont été cachés dans le respect du droit à l’oubli ou d’une simple volonté de discrétion.
Cette exposition présente les exemples les plus significatifs des procédés d’identification à l’aide de la photographie, du milieu du xixe siècle jusqu’à la guerre d’Algérie (1954-1962).
Dans la masse considérable des imprimés produits à l’époque contemporaine, les services d’archives publics sont dépositaires d’une typologie documentaire très particulière, communément dénommée fichier. Quoique généralement détruits par les administrations qui les ont produits, les fichiers nous sont parvenus en quantité suffisante pour montrer comment, à partir du milieu du xixe siècle, le portrait photographique devient un des éléments majeurs des processus d’identification des individus.
Restreinte au seul territoire de la France et à son domaine colonial, cette exposition présente une sélection significative de registres, listes, dossiers, feuilles et fiches signalétiques ; des choix ont donc dû être faits puisque les fonds se composent de millions de documents. Elle ne dépasse pas la limite chronologique des années soixante du xxe siècle, au-delà desquelles la législation protégeant les données personnelles rend difficile la présentation de telles sources.
Il s’agit, à partir de ces échantillons représentatifs, d’évoquer les étapes essentielles et les ruptures qui scandent une longue évolution au terme de laquelle le portrait d’identité est devenu un élément parfaitement anodin et a pris sa place dans différents procédés d’enregistrement systématique des individus. Épaulée par des techniques très performantes de classement des informations nominatives, l’entreprise menée dans un premier temps dans un cadre policier, auprès de catégories limitées, a fini par concerner l’ensemble de la population.
Commissariat de l’exposition : Jean-Marc Berlière et Pierre Fournié.
La mise en ligne de cette exposition virtuelle a été réalisée dans le cadre du programme Sciencepeine soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche (Projet no ANR-09-SSOC-029).
Assemblage : Jean-Lucien Sanchez, chargé d’études en histoire, Laboratoire de recherche et d’innovation de la Direction de l’administration pénitentiaire (ministère de la Justice).
Relectures : Alexandre Frambéry-Iacobone, Post-doctorant ANR HLJPGenre.
Édition en ligne : Delphine Usal, chargée d’édition, Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice (CLAMOR, UAR 3726).