Quand il tire au revolver le 1er mai 1907 du haut d’un omnibus sur les cuirassiers qui surveillent la manifestation, Jacob Law a 22 ans.
1. Un premier mai 1907
Plan du chapitre
Manifestation du 1er mai à Paris
La presse
Plusieurs semaines avant la date, les arrestations préventives se multiplient et les moyens de répression déployés pour ce premier mai 1907 sont colossaux[1]
Chaque quotidien en fonction de sa sensibilité politique va dresser un tableau de la journée à la charge ou à la gloire des forces de l’ordre et c’est l’Humanité qui sans doute résume le mieux, sur un ton goguenard et ironique, l’ambiance de la journée :
« La journée des flics - c’est ainsi qu’un spectateur impartial avait baptisé, avant-hier soir, la journée du premier mai à Paris. Le fait est que les « cognes » s’en sont donnés à cœur joie, se précipitant sur les passants curieux, et à la moindre hésitation pour « circuler », les arrêtant.
La place de la République est essentiellement peuplée de curieux et de badauds, pas ou peu de manifestants, la plupart des manifestants étant des grévistes car le 1er mai est un jour de grève (il ne sera férié qu’en 1919 !) et beaucoup ont décidé de rester chez eux. Ceux qui sont quand même sortis se regroupent par corporation, les ébénistes, les mécaniciens, les boulangers, les garçons de café. On tient des meetings, organisés par les divers syndicats, mais la situation reste calme.
Louis Lépine
Louis Lépine, préfet de police est à la manœuvre. Il a peu d’état d’âme quand il s’agit de rétablir l’ordre. Sa tactique est simple : « En cas de troubles dans la rue, il faut faire les sommations légales puis opérer par grandes masses de forces publiques ».