« Le moins qu’on puisse dire des prisons du département des Bouches-du-Rhône, c’est qu’elles ne correspondent aucunement à la conception actuelle de l’emprisonnement, ni à l’importance de la population détenue. La maison d’arrêt et de justice dite « Prison Chave », est à ce point insuffisante que la plupart des cellules logent trois détenus au lieu d’un, et la plupart de ces cellules (celles des anciens bâtiments) ne comprennent ni lavabos, ni W.C., ni chauffage. La maison de correction, ou prison Saint-Pierre, est un établissement en commun dans lequel sont subies les peines d’emprisonnement inférieures à un an. La maison d’arrêt, de justice et de correction des femmes, ou prison des Présentines, est un établissement en commun, installé dans un ancien couvent et dont l’aménagement est à ce point insuffisant, qu’il est impossible d’isoler les prostituées condamnées pour infraction aux arrêtés municipaux réglementant leur métier, du reste des autres condamnées. Quant à la prison d’Aix-en-Provence, qui abrite une population relativement élevée, elle est si modeste qu’on a dû renoncer à y appliquer les règlements disciplinaires, concernant l’interdiction de fumer et le silence. »
En avril 1930, un inspecteur évoque l’idée de créer un seul et même établissement à Marseille qui réunirait ces trois établissements et les trois catégories de détenus qu’ils hébergent, à savoir des hommes, des femmes et des mineurs.