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Bagnes

Les camps annexes de la colonie pénitentiaire du Maroni

Les camps annexes de la colonie pénitentiaire du Maroni

Arnauld Heuret

13 janvier 2023

Cette exposition virtuelle est un portage en ligne de l’étude rédigée par Arnauld Heuret, Les camps annexes du territoire pénitentiaire du Maroni, financée par la Direction des affaires culturelles Guyane et le Service patrimoine de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni. Elle s’inscrit dans le cadre du projet collectif de recherche (PCR) « L’implantation et le développement des établissements pénitentiaires en Guyane entre 1850 et 1946 : transformation du paysage et implications sociales » piloté par Linda Amiri, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Guyane et directrice de l’unité de recherche Migration Interculturalité et Éducation en Amazonie (MINEA).
Maître de conférences en Géologie à l’Université de Guyane, Arnauld Heuret est spécialiste de l’histoire du bagne colonial de Guyane et dispose d’une collection iconographique exceptionnelle et unique sur l’histoire de la Guyane.
La loi du 30 mai 1854 sur l’exécution de la peine des travaux forcés (ou loi sur la transportation) a entraîné l’envoi en Guyane de milliers de « transportés ». Les convois se succédant, la décision fut prise d’élaborer le projet de créer une colonie pénitentiaire isolée du reste du territoire. L’emplacement, situé sur la rive droite du fleuve Maroni, dans une région a priori saine et fertile, propriété de l’État et isolée de tout grand centre habité, est investi en 1857. Saint-Laurent-du-Maroni est ainsi fondé sur la frontière ouest d’un vaste territoire encore quasi vierge de toute entreprise de colonisation. Le centre habité le plus proche est alors celui de Mana, fondé en 1826, à une quarantaine de kilomètres vers le Nord, sur les rives du fleuve de Mana, pour commencer à investir l’espace compris entre Organabo et le Maroni, alors complètement délaissé.
La « colonie agricole pénitentiaire du Maroni » se développe et s’organise peu à peu autour du camp central de Saint-Laurent-du-Maroni, grâce à une myriade de camps annexes, plus ou moins pérennes, dispersés sur tout le territoire, en plein cœur de la forêt tropicale. À partir de ces points avancés de la colonisation, dans des conditions de vie souvent extrêmes, les forçats aménagent le territoire pénitentiaire, l’équipant de routes, voies ferrées et ponts. Ils exploitent également la forêt et cultivent la terre. Pour l’Administration Pénitentiaire (administration pénitentiaire), ces camps permettent aussi d’isoler les indésirables - incorrigibles punis, ou malades et impotents - et de surveiller les frontières de son domaine. Les camps annexes ont ainsi été la principale cheville ouvrière du développement du territoire pénitentiaire du Maroni. La géographie actuelle du nord-ouest de la Guyane est encore marquée par l’héritage des camps annexes du Maroni, comme en témoignent les lieux-dits - « Nouveau-Camp », « Charvein », « Loulette », « Saint-Louis » et autres « Malgaches » - qui parsèment les cartes.

Cette exposition confronte pour la première fois, données d’archives et observations de terrain effectuées sur site pour retracer l’histoire du développement de la colonie pénitentiaire dans son ensemble et l’histoire particulière des différents camps forestiers du Maroni.

Les principaux fonds d’archives exploités sont :
- Les Archives Nationales de l’Outre-Mer (ANOM) ;
- Les Archives Territoriales de Guyane (ATG) ;
- Les Archives Communales de Saint-Laurent-du-Maroni (ACSLM) ;
- Le fonds d’archives iconographiques personnel d’Arnauld Heuret.

Assemblage : Jean-Lucien Sanchez, chargé d’études en histoire, Laboratoire de recherche et d’innovation de la Direction de l’administration pénitentiaire (ministère de la Justice).

Édition en ligne : Delphine Usal, chargée d’édition, Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice (CLAMOR, UAR 3726).

 

Les camps annexes de la colonie pénitentiaire du Maroni

Auteurs :
Arnauld Heuret.

Citer cette exposition :
Arnauld Heuret. Les camps annexes de la colonie pénitentiaire du Maroni, Musée Criminocorpus publié le 13 janvier 2023, consulté le 21 novembre 2024. Permalien : https://criminocorpus.org/fr/ref/176/50/