« L’instituteur ou l’institutrice est du reste chargé de provoquer les confidences. » Ainsi, dès le premier jour de son arrivée à Fresnes, le pupille est interrogé par l’instituteur et ces premiers renseignements sont inscrits sur un registre spécial.
L’instituteur poursuit ses visites tous les jours et complète ce document au fur et à mesure en y portant des indications recueillies sur sa santé, sa conduite, ses visites, etc. À terme, il constituera un résumé complet de son observation.
Après ce premier interrogatoire, l’instituteur remet au mineur un cahier le « priant de faire le récit de sa vie, de fouiller dans ses souvenirs d’enfance, de confesser ses fautes, et d’exposer ses espoirs dans l’avenir ». (Seine, Prisons de Fresnes, rapport au ministre de la Justice, Inspection générale des services administratifs, 12 décembre 1936, Archives nationales F1a 4577).
Le pupille dispose de 24 heures pour écrire son récit.
Puis lorsqu’il remet son cahier à l’instituteur, celui-ci y souligne les passages qu’il estime intéressants (en bleu sur le document), et il note, à la suite, son appréciation personnelle sur l’attitude et le caractère du pupille.
L’instituteur continue de noter chaque jour les observations qu’il fait sur le pupille au point de vue physique et mental, après sa visite quotidienne. Sont également reportés sur ce dossier « divers renseignements fournis par les maîtres et les moniteurs, par les lettres écrites ou reçues, les préférences manifestées par les lectures (livres de la bibliothèque ou abonnement pris, après autorisation du directeur, à certains journaux sportifs ou amusants), l’assiduité au travail ou la paresse, l’attention apportée aux conférences, les tendances reconnues durant les exercices physiques et les jeux » (Seine, Prisons de Fresnes, rapport au ministre de la Justice, Inspection générale des services administratifs, 12 décembre 1936, Archives nationales F1a 4577).